Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, a procédé hier à Alger au lancement officiel du projet de réalisation de 35 centres de formation au profit des clubs de football professionnels en Algérie. Au cours d'une réunion ayant regroupé le ministre avec les présidents et représentants des clubs de la Ligue 1, M. Tahmi a reconnu que le projet a accusé un retard sensible, en raison, entre autres, du changement de la formule de son financement. «Le conseil interministériel de 2010 avait prévu que l'Etat prenne en charge 80% du coût global de la réalisation des centres de formation. Cette formule a causé un retard dans le lancement des travaux, la majorité des clubs n'étant pas en mesure de financer les 20% restants», a indiqué le ministre en s'adressant aux présidents et représentants des clubs présents à la réunion, au nombre de 8 sur 16 formations de la Ligue 1 conviées à cette rencontre. «Face à cette situation qui allait causer davantage de retard, nous avons décidé, au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, de prendre totalement en charge la réalisation des centres en question, ce qui a permis ainsi de débloquer la situation», a-t-il ajouté. L'autre problème rencontré dans ce registre a trait aux assiettes de terrains appelés à abriter ces infrastructures et qui, dans leur majorité, sont de nature agricole, nécessitant ainsi du temps pour réaliser le transfert de leurs dossiers de propriété du ministère de l'Agriculture au ministère de la Jeunesse et des Sports, selon M. Tahmi. Seul le CRB n'a pas encore eu son assiette de terrain Du coup, la quasi-totalité des clubs professionnels, y compris ceux relégués en division amateur, ont bénéficié des décisions d'attribution des assiettes de terrain où seront implantées leurs bases d'entraînement, a affirmé encore le premier responsable du secteur, précisant au passage que le seul problème qui se pose encore à ce titre concerne le CR Belouizdad. «Nous avons été mis au courant de ce problème un peu en retard, dans la mesure où la superficie de l'assiette de terrain affectée au CRB ne dépasse pas les deux hectares, ne répondant pas ainsi aux normes, mais on compte y remédier prochainement», a assuré le ministre, faisant savoir également que le même problème était posé pour la JS Kabylie, mais «vient d'être réglé». M. Tahmi a souligné qu'un accord est sur le point d'être conclu avec une entreprise publique, Batimetal, à laquelle sera confiée la réalisation de ces centres. Une démarche qui n'a pas fait l'unanimité au sein des clubs, à l'image de l'USM Alger, dont son représentant, le vice-président, Rebbouh Haddad, a suggéré que la construction du camp d'entraînement de son équipe soit confiée à son entreprise. Une proposition, que le ministre a promis d'étudier, se montrant prêt à l'accepter si la «réglementation le permet», a-t-il précisé. Un centre coûtera entre 260 et 300 millions de DA Les 35 centres de formation qui seront construits au profit des clubs de football professionnels en Algérie coûteront chacun entre 260 et 300 millions de dinars, a indiqué hier à Alger le ministre de la Jeunesse et des Sport, Mohamed Tahmi. «L'enveloppe budgétaire destinée à la réalisation de centres est prête. Comme première étape, les travaux vont concerner les bases d'entraînement des cinq premiers clubs ayant ficelé leurs dossiers en la matière», a déclaré le ministre à la presse, en marge de la réunion qu'il a tenue au siège de son ministère avec les présidents et représentants des formations de Ligue 1 consacrée à ce dossier. Le coût global de l'opération sera entièrement pris en charge par l'Etat, a assuré le ministre, ajoutant que l'entreprise Batimetal, à laquelle a été confiée la réalisation de ces centres, s'est engagée à achever les travaux dans une durée de 12 mois. Les centres en question seront dotés, comme première étape, de deux terrains d'entraînement (l'un en gazon naturel et l'autre en synthétique), un restaurant, une cafétéria ainsi qu'un sauna. «Toutefois, a poursuivi le ministre, les clubs désireux de réaliser d'autres projets au niveau de leurs sites, comme par exemple un petit hôtel pour les joueurs, auront toute la latitude de le faire à l'avenir». Par ailleurs, M. Tahmi a précisé que ces infrastructures «resteront la propriété de l'Etat», qui les cèdera aux clubs professionnels «pour une durée indéterminée». Une mesure prise «par précaution» afin que ces centres «restent à la disposition des clubs». «Si à l'avenir, un club professionnel devenu une société commerciale, venait de déclarer faillite, on sera au moins sûr que son centre de formation sera préservé et ne fera pas l'objet de vente aux enchères», a-t-il justifié. Il a, en outre, promis de construire trois camps d'entraînement chaque année au profit des trois nouveaux promus, car estimant que la réussite du professionnalisme en Algérie passe par «la réalisation d'infrastructures de ce genre, permettant de réunir les conditions idéales à même d'élever le niveau du football algérien», a-t-il conclu.