Les entreprises privées, essentiellement des PME de taille minime, ne bénéficient pas assez de la commande publique, de la libéralisation économique, voire n'en profitent pas effectivement. C'est le constat que dresse le président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat du Centre (BASTP/Centre), Kamel Agsous, également P-dg des Fonderies algériennes (Fondal). Selon Kamel Agsous, un décalage profond» existe entre de grands donneurs d'ordres, les grandes entreprises publiques qui disposent d'importantes capacités financières et sont engagées dans d'importants programmes d'investissements, et des receveurs d'ordres, les très petites entreprises qui ne sont pas assez sollicitées. Or, les retombées attendues de la dynamique industrielle en œuvre «ne profitent pas systématiquement au secteur privé», assure Kamel Agsous, évoquant certes le facteur lié au manque d'envergure des PME et leur statut familial mais aussi une raison d'ordre de politique industrielle. Et le président de la BASTP/Centre d'estimer qu'«il faut probablement réorienter» cette politique, en vue de permettre aux PME de capter le maximum d'affaires, d'ordres et de commande publique «tirée par la dépense publique». Dans le même ordre d'idées, il constate que les PME ne bénéficient pas effectivement de la libéralisation en matière d'obtention des marchés publics. «Jusqu'à présent, aller sur concours direct auprès d'un industriel privé, sans passer par les appels d'offres et mise en concurrence, ne peut se faire sous peine de sanctions très graves», observe Kamel Agsous. De fait, il confirme que la réforme du code des marchés publics visant à faciliter l'obtention de marchés de gré à gré pour les entreprises nationales n'est pas encore traduite effectivement sur le terrain. Une contrainte juridico-administrative qu'il s'agit de «lever», incitera le P-dg de Fondal, appelant à «libérer» la relation entre les entreprises nationales, sans discrimination ou rhétorique, et à permettre aux PME privées de capter davantage d'affaires. «On ne peut demander aux PME privées d'être à niveau lorsqu'elles n'ont pas assez de volumes d'activités», dira-t-il.