Si l'autisme avance et touche de plus en plus d'enfants, la prise en charge reste en deçà des besoins, vouant ainsi les parents de ces enfants à une course pour la prise en charge et la scolarisation. Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, qui intervenait jeudi dans une conférence sur l'autisme, a suggéré aux concernés de faire des propositions sur les modalités de prise en charge de ces enfants. D'emblée, la ministre de la Solidarité a insisté sur l'importance de la formation pour la prise en charge de ce trouble. Car sur le terrain, ce qui fait défaut, justement, c'est la formation d'un nombre suffisant de personnel spécialisé et de diagnostic précoce donc. S'adressant aux experts, aux représentants d'institutions publiques, aux parents et à la société civile, Souad Bendjaballah a évoqué la nécessité d'un diagnostic efficient et d'un accompagnement à travers la mobilisation de moyens humains pluridisciplinaires. Par ailleurs, les propositions qui seront faites par les différents intervenants et les parents feront l'objet d'un programme spécialisé qui viendra renforcer les actions actuelles, a assuré la ministre. Il s'agira de la création de nouveaux centres spécialisés en autisme ou la promotion de programmes de formation destinés aux personnels spécialisés. Ceci a pour objectif, selon la ministre, «d'arriver à terme à développer la bonne pratique à même d'assurer à ces enfants l'insertion sociale appropriée. Ces actions doivent être poursuivies et intensifiées pour que les avancées de la recherche dans ce domaine soient intégrées dans les pratiques des professionnels et alimentent les enseignements donnés dans les formations initiales et continues», a déclaré Souad Bendjabalalh. Elle citera par ailleurs l'enquête engagée par son secteur, sur le handicap, quantitative et qualitative, en vue de recueillir des informations et des données statistiques. Il s'agira, selon la ministre, de mieux cerner les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes en situation de handicap en Algérie. Au-delà des actions à engager sur le terrain, Souad Bendjaballah a appelé à changer les attitudes et les regards en direction de ces personnes aux besoins spécifiques. Pour les représentants du mouvement associatif, ayant participé à la rencontre et plus spécialement aux parents d'enfants autistes, la réalité sur le terrain reste particulièrement ardue, notamment pour ce qui est du dépistage, de la prise en charge spécialisée et surtout de la scolarisation. Elle a aussi précisé que les centres spécialisés accueillent actuellement 650 enfants souffrant d'autisme. L'autisme est classé parmi les troubles envahissants du développement. La difficulté de prise en charge pour les spécialistes relève du fait que les connaissances actuelles sur ce trouble relèvent de champs diversifiés de compétences. Ils déploreront cependant le fait que ces progr0ès n'apparaissent pas ou peu à travers les pratiques telles que les techniques éducatives ou rééducatives, les pratiques thérapeutiques et les méthodes pédagogiques d'accompagnement des personnes autistes, compte tenu de la formation initiale des praticiens.