Jeudi : Hammaguir, vous connaissez ? Lorsque, il y a deux semaines, j'avais parl� du futur lancement de fus�es � partir de la Cor�e du Sud et souhait� qu'un jour nous puissions voir un pas de tir alg�rien dans les profondeurs de notre Sahara, j'avoue tr�s humblement que j'ignorais qu'une infrastructure pareille existait chez nous � la fin de l'�poque coloniale ! Le pas de tir est connu sous le nom d'Hammaguir (dans la r�gion de B�char). Tout en remerciant le lecteur qui m'a fait part de cette importante remarque, je vous promets de faire des recherches pour vous parler davantage de ce site. Apr�s l'ind�pendance de notre France, la France a �t� contrainte d'abandonner ses projets spatiaux au Sahara et a commenc� � rechercher de nouveaux sites. Parmi les 14 sites pressentis, le choix se porta sur la Guyane. Aujourd'hui, c'est la grande capitale de l'espace europ�en. Voici ce qu'a pu nous apprendre l'universit� de Perpignan sur cette infrastructure, remise � notre pays en 1967, dans le cadre des accords d'Evian : � Cr�� � B�char le 24 avril 1947, le Centre d'essais d'engins sp�ciaux (CEES) devint interarm�es - Terre et Air - en 1948. Les essais �taient r�alis�s depuis deux sites d�sign�s B0 et B1, le second �tant plus particuli�rement am�nag� pour les essais de missiles importants � partir de d�cembre 1949. Au d�but des ann�es 50, le polygone B1 se r�v�la insuffisant et plusieurs sites d'essais furent cr��s aux environs du complexe principal. Parmi ceux-ci, Hammaguir situ� � 120 km au sud-ouest de B�char, fut utilis� � partir du mois de mai 1952 pour lancer des fus�essondes V�ronique. � Vendredi : Silence ! On tue… Encore une fois, les Am�ricains emp�chent les journalistes de travailler librement � El Felloudjah et de donner au monde la v�ritable image du carnage qui s'y d�roule depuis quelques jours. Cela n'est pas nouveau et montre � quel point le Pentagone se moque du droit � l'information libre, l'un des piliers de cette d�mocratie qu'ils promettaient en Irak. Les images qu'autorisent les Am�ricains apr�s passage devant la censure militaire, ne refl�tent gu�re la situation r�elle des habitants dont beaucoup sont morts durant les combats. Malgr� ce blackout, des voix ont pu t�moigner de l'int�rieur de la ville bombard�e et saccag�e, pour dire au monde toute la barbarie des agresseurs. Des morts jonchent les rues, des bless�s ne sont pas secourus, des familles enti�res sont dans le d�nuement total, pas d'eau, pas d'�lectricit�, des h�pitaux et des mosqu�es pilonn�s… C'est encore Al Jazira, emp�ch�e de travailler en Irak depuis plusieurs semaines, qui a pu joindre des personnes se trouvant dans la cit� meurtrie et rapporter leurs t�moignages accablants pour l'administration Bush. D'ailleurs, la cha�ne qatarie rappelle, dans chaque bulletin d'informations, qu'elle ne peut pas couvrir convenablement ce qui se passe � l'int�rieur de l'Irak, car interdite d'y exercer par le gouvernement fantoche de Allaoui. Samedi : Enfin, on parle de… l'Arl�sienne, mais le myst�re s'�paissit ! Apr�s un long silence qui commen�ait m�me � devenir inqui�tant, le voile se l�ve — mais pas tout � fait — sur cette fameuse cha�ne d'information francophone, appel�e commun�ment la CNN � la fran�aise. D'abord � Lille o�, � l'occasion du 80�me anniversaire de la prestigieuse Ecole de journalisme, le ministre fran�ais de la Communication, Renaud Donnedieu, a d�clar� que : La cr�ation d'une Cha�ne fran�aise internationale d'information (CFII) est "une n�cessit� strat�gique" dans un monde o� les m�dias peuvent aussi bien contribuer � la paix qu'aux affrontements �. Mais, sur le projet lui-m�me, la date de son lancement, son contenu, il n'a pas souffl� mot. Et le myst�re s'est �paissi ce dimanche apr�s l'annonce de l'absence de financement pour cette cha�ne dans le budget 2005. Voil� de quoi augmenter nos appr�hensions quant � la remise aux calendes grecques de ce projet utile pour tous les francophones dans le monde, d'autant plus que nous pensons sinc�rement que la France a son mot � dire dans un monde o� les grosses t�l�s d'information internationales sont souvent utilis�es pour attiser la haine et pousser � la confrontation. Le message de ce pays peut �tre celui de la libert� et de la justice et les derniers �v�nements le prouvent amplement. Alors, il faut faire vite. Derni�re pr�cision : le projet ne veut pas se limiter � la seule langue fran�aise et diffusera en plusieurs idiomes, parmi lesquels certainement l'arabe. Nous pouvons d'ores et d�j� promettre � nos amis fran�ais que leur cha�ne ne sera pas boud�e comme l'Am�ricaine �Al Hurra�. Nous en sommes m�mes certains. Question de valeurs communes. Dimanche : La f�te et les soucoupes volantes Ah ! qu'il �tait triste cet A�d froid et pluvieux…je vous dis pas ! En plus, ce sale vent qui a provoqu� des naufrages, tu� des marins et fait �chouer des bateaux, a �galement l�ch� dans la nature des tas de paraboles mal fix�es. Nous ne le dirons jamais assez : une telle installation doit imp�rativement �tre faite par un professionnel. Si jamais votre assiette tombe sur la t�te de quelqu'un et qu'il se blesse, ou plus grave, qu'il en meurt, vous serez p�nalement responsable ! Alors, faites gaffe… Surveillez vos assiettes, sinon, elles deviendraient des soucoupes volantes ! Lundi : Num�rique alg�rien : c'est le bouquet ! Le projet de bouquet num�rique alg�rien, annonc� par de nombreux ministres qui ne sont plus � la t�te du secteur, revient � l'ordre du jour de temps � autre, avant de rejoindre la n�buleuse des promesses jamais tenues. Le probl�me est qu'il n'y a pas de vision claire autour du projet audiovisuel dans notre pays. Pourtant, ce qui se passe chez nos voisins et en face devrait nous inciter � rassembler toutes les comp�tences nationales et tous les points de vue pour b�tir un secteur audiovisuel moderne et performant. Certes, le pr�sident Abdelaziz Bouteflika a �cart� le choix fait pas les deux autres pays maghr�bins, � savoir la lib�ralisation du secteur. En clair, la r�flexion devra se faire autour d'un puissant p�le public qui sera plus libre dans ses mouvements, car d�barrass� des contraintes mat�rielles et des objectifs mercantilistes. S'agitil donc de favoriser le satellite, en partant du postulat que notre pays est le plus �parabolis� � de la plan�te ? Un tel choix offrirait certainement � plus de 70 % la possibilit� de se brancher imm�diatement et aux moindres frais, sur le futur bouquet alg�rien. Il y a ensuite cette fameuse T�l�vision num�rique de terre (TNT) qui pourrait constituer une option viable, en offrant, � terme, une trentaine de cha�nes – payantes ou gratuites —, ainsi que des dizaines de radios. Mais, un tel projet n�cessite des investissements co�teux au niveau des r��metteurs et obligerait les m�nages � s'�quiper d'un petit d�codeur. Quant au contenu de ce bouquet, et en dehors de la cha�ne berb�re dont on est presque certain du lancement, on ne sait pas grand chose sur les autres canaux. Il nous semble que les responsables du projet ne peuvent pas faire l'impasse sur — au moins — deux choix incontournables : une cha�ne d'infos et un canal sportif. Il y a tellement d'�v�nements sportifs non couverts et gratuitement � la port�e des cam�ras, que l'on reste perplexe devant tout ce retard… et ce g�chis. Il faut cr�er dans les plus brefs d�lais un comit� de r�flexion sur ces projets et faire appel aux comp�tences perdues. Nous pensons � Abdou B., � Ahmed Bedjaoui, aux anciens responsables de l'audiovisuel, aux d�put�s, aux hommes de l'image, etc. Mardi : TPS ? Bof… Vous n'avez plus TPS ? Si vous avez lu les derni�res chroniques, vous devez savoir pourquoi. Mercredi : Lalla N'soumer ou Halwet Eshamia ? Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais, moi, cette surproduction sur Lalla Fatma N'soumer ne m'a pas convaincu. Pour plusieurs raisons : d'abord, le d�cor. Quand on a les montagnes de Kabylie � port�e de cam�ra – les lieux r�els o� s'est d�roul�e l'�pop�e de cette grande dame berb�re – on ne va pas tourner en Syrie. Ensuite, les costumes : il y a une mani�re de s'habiller en Kabylie connue de tous, des couleurs qu'il est inutile de rappeler. Alors, quand les com�diens et les figurants se la ram�nent avec des habits sortis tout droit des monts d'Alep, il y a un hic ! Et le hic devient autre chose quand on voit que ces � �carts � ne concernent pas les costumes de l'arm�e fran�aise ! On nous ridiculise avec notre propre argent… Quand au sc�nario, j'avoue que je n'ai pas eu la patience de suivre ce long m�lodrame pour en donner un point de vue objectif. Non, ce feuilleton ne me semble pas refl�ter l'�me alg�rienne et s'apparentait � tout sauf � une �pop�e bien de chez nous.