Les promesses non tenues de la direction émiratie DP World, quant à l'augmentation des salaires ou encore la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs, ont de nouveau exacerbé la colère des travailleurs du port d'Alger. Ces derniers menacent de recourir à la grève. Abder Bettache - Alger (Le Soir) L'incident, qui a failli coûter la vie à un docker, était la goutte qui a fait déborder le vase. Une énième occasion pour les représentants des travailleurs de monter au créneau et dénoncer «l'attitude de l'employeur à l'égard des travailleurs et de leurs représentants syndicaux». En effet, les travailleurs, par la voix du syndicat UGTA, réclament le respect des accords signés entre les deux parties concernant l'amélioration des conditions de travail. Un accident du travail survenu il y a quelques jours, pour cause de «négligence», selon les membres du syndicat, a attisé la colère des travailleurs qui interpellent les autorités publiques pour intervenir afin de «faire respecter la législation algérienne». Un ouvrier a failli perdre la vie, après un accident survenu sur le lieu de travail. Les syndicalistes pointent du doigt «un matériel défectueux» et «le manque d'éclairage». Les syndicalistes révèlent que, privées d'éclairage dans l'enceinte portuaire, les différentes catégories de travailleurs se débrouillent avec les moyens du bord. Pour s'éclairer, les ouvriers ont recours aux phares des camions et autres véhicules se trouvant à proximité, pour éviter les risques d'accident lors des déplacements au niveau du port. En 2012, 6 accidents graves ont eu lieu dans l'enceinte portuaire, «sans parler des maladies professionnelles liées à notre activité, dont la plupart ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale». Pour le syndicat, l'accord signé le 16 avril 2012 fixant le salaire minimum des travailleurs du port est également jeté aux oubliettes. Les travailleurs comptent ainsi entamer une grève illimitée, si aucune suite favorable ne sera donnée à leurs doléances. «Nous sommes dans une véritable impasse», explique Youcef Benkhadra, secrétaire général du syndicat d'entreprise. «Tous les points inclus dans notre plateforme de revendications concernant l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail sont restés sans suite. Ainsi, outre la question relative aux conditions de travail que revendiquent les travailleurs de l'entreprise emiratie DP World, la principale demande des travailleurs de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) est la «distribution équitable du bénéfice réalisé par l'entreprise». Le syndicat de cette entreprise considère que les travailleurs du port d'Alger ont le droit de «bénéficier au même titre que les cadres de l'entreprise des avantages et droits que leur confèrent la loi et les clauses contenues dans la convention collective».