Pour la direction du Front des forces socialistes, la médiation de Sellal dans le conflit intercommunautaire opposant Mozabites et Chaâmbis, était un échec. Explication : «Les institutions étatiques ont perdu toute crédibilité aux yeux de la société civile, pour que l'Etat ne puisse résoudre un quelconque problème pacifiquement.» Le premier secrétaire national du FFS, Ahmed Betatache, accompagné des deux députés Sadeg Nassim et Me Mustapha Bouchachi, ont tenu hier, une rencontre, séparément, avec des notables mozabites et chaâmbis. Ahmed Betatache, qui a précisé, dans une conférence de presse, qu'ils sont venus seulement écouter les deux parties, a fait savoir qu'«une proposition sera soumise à l'APN pour l'installation d'une commission d'enquête indépendante, afin de définir les différentes responsabilités». Il soutient clairement que «ces évènements ont des dessous et leur timing avec les toutes prochaines élections présidentielles n'est pas fortuit». Il y a, ajoute-t-il «qui tient le fil de ce conflit de l'extérieur de Ghardaïa». Sadeg Nassim a, quant à lui, appelé les autorités publiques à «trouver une solution réelle et durable». Il estime, à ce propos, que «ce conflit ne cesse de se rééditer car jusque-là, seules des solutions temporelles ont été apportées». Tout comme pour donner les raisons qui ont conduit à des solutions temporelles et donc inefficaces, Me Mustapha Bouchachi pense de son côté que «le système politique en Algérie ne se soucie que de son propre intérêt pour pouvoir continuer à gouverner, pour qu'il puisse résoudre ou traiter un problème sérieusement lorsqu'il s'agit du citoyen...». Il ne manque pas d'ailleurs, de marteler : «La médiation de Sellal était un échec.» A cela, il n'y a pour lui qu'une seule explication : «Les institutions étatiques ont perdu toute crédibilité aux yeux des citoyens. Un large fossé s'est creusé entre les deux. Un système politique qui a pendant longtemps muselé la société civile par la force, ne peut pas retrouver du jour au lendemain les vertus du dialogue et régler pacifiquement un conflit.»