Comme il fallait s'y attendre, les menaces du ministre de l'Education à l'encontre des enseignants et autres travailleurs grévistes, ont eu l'effet contraire sur le terrain, puisque ce dimanche, ce n'étaient plus les enseignants et autres travailleurs, adhérents des syndicats qui avaient appelé à la grève qui ont répondu présents, mais également ceux qui étaient jusque-là dans une position de neutralité en travaillant normalement et en ignorant superbement cette grève qui dure depuis plus de deux semaines. A Bouira, hier, dimanche, tôt le matin, plusieurs établissements scolaires, surtout dans le moyen et le primaire, qui n'avaient pas observé jusque-là la grève, ont rejoint le mot d'ordre de grève, par solidarité avec les grévistes et pour dénoncer les menaces du ministre de l'Education ; menaces du reste que M. Baba Ahmed a rejetées mais tardivement. Ainsi, hier, au niveau de la wilaya de Bouira, du côté des lycées et d'après le chargé de l'organique du Cnapest élargi de Bouira, Djamel Benyoucef, le taux de grève au niveau du secondaire a dépassé les 80% alors qu'il était inférieur à 70%. Le même constat est fait concernant les deux autres paliers affiliés à l'Unpef où le coordinateur de wilaya fait état d'un taux qui a dépassé les 65% alors qu'il était de 40%. Cette situation est induite par les déclarations-menaces du ministre de l'Education qui, au lieu d'apaiser les esprits et de répondre favorablement aux doléances des syndicats grévistes, le Cnapest, le Snapest et l'Unpef, s'en est allé avec ces menaces d'interdiction d'accès des enseignants aux établissements. Bien entendu, le ministre a, depuis, essayé de se rattraper en niant complètement avoir prononcé une quelconque menace à l'encontre des enseignants grévistes mais, l'information ayant déjà largement circulé, ce dimanche, l'heure était à la dénonciation de ces propos et menaces du ministre et à la solidarité agissante avec les collègues enseignants et travailleurs grévistes. Pendant ce temps, les élèves sont depuis trois semaines livrés à la rue.