Le Mouvement Nahda a, le 7 février dernier, à l'occasion d'une réunion de son conseil consultatif national, décidé de tourner le dos à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, rejoignant, ainsi, son frère de mouvance, le MSP, et le RCD, dans cette bouderie. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Et son secrétaire général a eu à revenir sur cette position lors d'une conférence de presse hier. Une rencontre avec les représentants des médias qui n'a pas apporté de nouveaux éléments tant Mohamed Douibi n'a fait que reprendre les arguments déjà avancés dans les résolutions du conseil consultatif. C'est ainsi que le successeur de Fateh Rebai à la tête de Nahda a affirmé que le mouvement a pris tout le temps qu'il fallait pour trancher sa position à l'égard de la prochaine présidentielle. Une position non liée, a-t-il tenu à préciser, à la question de la candidature ou pas du président de la République pour un quatrième mandat de suite. Pour preuve, le conseil consultatif a laissé ouverte sa session depuis le 10 janvier dernier et n'a arrêté sa position qu'un mois plus tard. Une session qui a permis aux cadres du mouvement de traiter sereinement la situation du pays en vertu d'une feuille de route élaborée par le bureau national du mouvement. Mais aussi de prendre acte des revendications émises par le mouvement dans le cadre transpartisan ou avec des personnalités en vue de trouver le climat politique et les modalités réglementaires adéquates pour l'organisation de cet important rendez-vous électoral dans l'histoire du pays. Et la convocation du corps électoral ainsi que la fixation de l'élection présidentielle au17 avril prochain, «selon la logique du pouvoir», n'ont pas laissé de marge de manœuvre pour le mouvement. Une démarche qui va en droite ligne, selon Douibi, de «la fermeture programmée de l'opération électorale avant même son entame via l'absence des règles de l'exercice politique sur la base desquelles les partis politiques peuvent concourir à coups de programmes qui travaillent l'intérêt du pays et garantissent une vie décente aux citoyens, loin des conflits personnels, clanistes ou régionalistes qui déchirent le tissu social du pays et met en danger l'unité du pays». Pour le conférencier, «le pouvoir a tourné le dos aux revendications légitimes que le mouvement a eu à proposer en compagnie d'autres partis à même de garantir la transparence des élections présidentielles prochaines dont la mise sur pied d'une commission nationale indépendante qui aura pour mission d'organiser l'opération électorale du début à la fin, le changement du gouvernement pour garantir l'impartialité et assurer une concurrence saine entre tous les candidats». Mais ce boycott ne constitue pas une fin en soi pour le mouvement Nahda bien que son secrétaire général ait tenu à renouveler son appel à travailler de concert avec les partis de l'opposition pour concrétiser ce mot d'ordre pour, dit-il, «redonner toute sa signification à l'acte politique via le respect du choix du peuple dans le choix du guide pour le pays». Doubi a invité la classe politique et toutes les personnalités nationales à poursuivre le travail pour faire émerger un projet politique national avec comme objectifs des réformes politiques globales dont une Constitution consensuelle à même de balancer le pays «du pouvoir des personnes et des groupes à celui des institutions fortes édifiées sur la base de la légitimité électorale».