La directrice de l'éducation de la wilaya de Tipasa vient de révéler que l'arrêt de travail des enseignants, tous paliers confondus, dans le secteur de l'enseignement ne dépasse pas 7%. Selon notre interlocutrice, au niveau du primaire, les grévistes sont de l'ordre de 0,1%. Au niveau du moyen il y a 3% des enseignants qui ont suivi l'ordre d'arrêt de travail. Mais c'est au niveau des lycées, qu'il y a près de 25% d'enseignants en arrêt de travail. Néanmoins, du côté des syndicats enseignants, on dément ces chiffres. Selon M. Fayçal Djahlat, le coordinateur du syndicat Snapest, sur les 31 lycées que comporte la wilaya, les établissements grévistes sont de l'ordre de 60%, «je m'explique, c'est-à-dire que dans un lycée où il y a 70 professeurs, avec 40 d'entre eux qui observent la grève, cela paralyse le fonctionnement de l'établissement. Cela s'observe au niveau des lycées de Damous, Hadjout, Gouraya, Tipasa (Bou Naâma), Bou Haroun et Bou Ismaïl» précise M. Djahlat qui poursuit «nous avons observé une grève progressive à partir du 26 du mois passé, en alternant chaque semaine avec 2 jours d'arrêt de travail, pour ensuite arriver à 5 jours par semaine. Nous allons aborder la 5e semaine de grève si nos revendications ne sont pas satisfaites, notamment la révision du statut particulier, où subsistent des différences importantes», déclare notre source. Abordant les solutions préconisées en vue de sortir de l'impasse, M. Djahlat, coordinateur du Snapest entrevoit une éclaircie «ce sont des hauts membres du gouvernement, au niveau de la hiérarchie de l'Etat, qui effectuent des démarches auprès des 3 syndicats, avec l'aide de la Fonction publique et du ministère de l'Education, afin de débloquer la situation», révèle notre interlocuteur, dont les déclarations restent empreintes de pessimisme. «Le ministère de tutelle menace les grévistes qui ne répondront pas aux mises en demeure de rejoindre leurs postes de travail, d'être radiés de la Fonction publique. Les prochains jours seront décisifs», affirme M. Djahlat. Face à cette bataille des chiffres, la Fédération des parents d'élèves ne reste pas les bras croisés «nous avons lancé un appel en direction des syndicats des enseignants, des directeurs d'établissement et du ministère de tutelle afin que l'école ne soit pas un champ de bataille où nos enfants demeurent des otages des revendications des enseignants. Nous prônons la sagesse et l'esprit responsable en demandant à régler ce litige par le biais de la justice et non par le recours à la grève», revèle M. Dekhli Salah , le président de la Fédération des parents d'élèves de la wilaya, qui ajoute «nous avons engagé des démarches en direction des chefs d'établissement afin qu'ils sensibilisent les professeurs aux risques qu'ils encourent en poursuivant cette grève. Le lycée de Menaceur a pu ramener à la raison les 8 enseignants grévistes sur 36 que compte l'établissement. Cela nous encourage à continuer nos démarches auprès des autres chefs d'établissement. Nous avons demandé à ce que nos enfants ne soient pas des otages. Nous interpellons la tutelle, afin que des mesures draconiennes soient prises et que cesse cette grève. Il y a péril en la demeure et nos enfants risquent d'être perturbés sérieusement dans leurs cours et le baccalauréat», martèle M. Dekhli.