Fidèle à sa ligne présidentielle à toute «épreuve», le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) a encore «sévi» contre l'opposition qu'il charge de toutes les tares dont il aurait dû, logiquement, accabler le système, qui est l'instigateur principal de l'impasse dans laquelle se trouve le pays. M. Kebci - Alger (Le Soir) Décidément, Me Farouk Ksentini sait être reconnaissant et au bon moment. A chaque fois que le pouvoir se retrouve otage de son propre piège, il accourt à son secours et fait beaucoup mieux que la faune de partisans et de courtisans de tous bords. Dernière trouvaille du président de la Cncppdh, celle dont il s'est fondu hier, vendredi. «L'opposition à la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un 4e mandat présidentiel est un acte antidémocratique car la Constitution le lui permet», a-t-il professé, oubliant que le viol de cette même Constitution en novembre 2008 qui consacrait jusque-là la limitation des mandats présidentiels. Et c'est à peine s'il concède à cette même opposition le seul «droit d'exister». Et de s'introniser en donneur de leçons, lui pour qui l'opposition devrait, plutôt, «défendre le programme et les idées qu'elle propose», au lieu de «se figer sur la seule question, qui est celle de la santé du président de la République». Un sujet que Me Ksentini dit relever des prérogatives du Conseil constitutionnel, une fois qu'il réceptionnera son dossier médical. Et d'ajouter que «nul n'a le droit de s'occuper de la santé du président plus que son équipe médicale et le Conseil constitutionnel». L'«argument» du président de la Cncppdh aurait tenu la route s'il n'avait pas jugé utile de se faire discret, voire muet, sur l'absence physique du président de la République que les Algériens n'ont vu que rarement et furtivement depuis des mois. Et Me Ksentini ne se suffira pas de cette «incohérence» en qualifiant tout simplement l'annonce de la candidature du président de la République à la présidentielle du 17 avril prochain par le Premier ministre et de surcroît président de la Commission nationale d'organisation de ce scrutin d'«inédit», voire d'«originale». Au diable le respect de la forme et l'éthique pour Me Ksentini, qui ne manquera pas d'égratigner cette presse trop encline, selon lui, à «ne relever que ce qui ne va pas», passant minutieusement sous silence le travail de l'autre, presse et médias lourds qui, à l'opposé, ne font présenter la réalité du pays que sur la face reluisante.