Une cinquantaine de compagnies pétrolières semblent intéressées, voire disposées pour certaines à participer au quatrième appel d'offres pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Lancé le 21 janvier dernier par l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), cet appel à la concurrence nationale et internationale porte sur 31 périmètres. Une grande partie de ces périmètres contient des hydrocarbures non conventionnels (gaz et huiles de schiste, gaz compacts...), parfois en combinaison avec des ressources conventionnelles (gaz et huiles). En attendant qu'elles actent, qu'elles concrétisent leur intérêt en procédant au retrait des cahiers de charges et à la présentation d'offres, ces compagnies dont plusieurs majors ont, ce faisant, marqué de leur forte présence la séance de présentation des données techniques et réglementaires de cet appel, organisée hier à la Résidence El Mithak à Alger. Une présence qui démontre, au regard du président d'Alnaft, Sid-Ali Betata, l'attractivité constante du domaine minier national. Une attractivité qui, dira le responsable de l'Agence, a connu «une amélioration significative» à la faveur des dispositions incitatives de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée en janvier 2013. Une nouvelle réglementation qui, entre autres mesures voulues incitatives, revoit le mode de calcul de la taxe sur le revenu pétrolier (TRP), basé dorénavant sur la rentabilité du projet et non sur le chiffre d'affaires. Et une attractivité que l'attaque terroriste perpétrée à cette même période contre le complexe gazier de Tiguentourine (In Salah) ne semble pas avoir affecté. Ce qui sera certainement vérifié lors de la remise des offres et l'ouverture des plis, annoncées selon le calendrier d'Alnaft pour la matinée du 6 août 2014, tandis que la signature des contrats avec les compagnies retenues est programmée pour le 5 septembre prochain. Ce qui permettra également de confirmer si ce quatrième appel sera davantage fructueux, porteur, en termes de nombre, de périmètres attribués et de sociétés bénéficiaires de blocs que les trois appels qui l'ont précédé. Et d'autant que ce quatrième appel représente une autre innovation dans la mesure où il portera pour la première fois sur le développement d'hydrocarbures non conventionnels, outre la valorisation des gisements complexes. Il s'agit notamment des Tight gaz, des gaz piégés dans des couches de roches réservoirs, très peu poreuses et très peu perméables, dont l'extraction nécessitera l'utilisation de la fracturation hydraulique. Rappelons que les trois premiers appels d'offres, lancés dans le cadre de la loi des hydrocarbures 05-07 amendée en 2006 se sont soldés par des résultats assez maigres, au-delà de l'ampleur des gisements proposés. Lancé en 2008, le premier appel n'a résulté que sur l'octroi de quatre blocs tandis que le second appel, organisé en 2009 n'a abouti qu'à l'attribution de trois blocs seulement. Quant au troisième appel, lancé en 2011, le nombre de blocs attribués n'a été que de deux. Exportations de gaz Zerguine rassure encore Le P-dg du groupe Sonatrach s'est voulu rassurant hier, en marge de la présentation du 4e appel d'offres, sur l'exportation de gaz. Réfutant tout problème lié à la commercialisation de gaz dans les marchés où Sonatrach opère, Abdelhamid Zerguine observe qu'«il n'y a pas eu de baisse de volumes de gaz exporté malgré la crise en Europe. Et s'il y a une baisse, elle sera opérée en commun accord entre Sonatrach et ses partenaires». Nous n'avons jamais eu de gaz invendu. Même si Sonatrach serait obligée de réduire ses exportations vers l'Europe, les quantités retirées de ce marché pourraient être commercialisées en Asie avec des tarifs de 50% plus élevés», ajoute-t-il. Concernant, par ailleurs, la remise en marche du troisième train de production du complexe gazier de Tiguentourine, ciblé en janvier 2013 par une attaque terroriste, M. Zerguine a rappelé que cette partie devrait être remise en service dans quelques mois. «Actuellement, le complexe fonctionne normalement avec deux de ses trois trains. Nous avons même pu récupérer les quantités produites avant l'attaque», relève-t-il. S'agissant du retour des partenaires étrangers, M. Zerguine a indiqué, sans davantage de détail, que Sonatrach est «actuellement en discussion avec ces parties qui ont demandé de nouvelles facilitations».