La délinquance juvénile prend de l'ampleur. Selon un bilan de la Sûreté nationale, 6 836 mineurs ont été impliqués dans des affaires de délinquance en 2013. En outre, 1 818 enfants ont subi des agressions sexuelles. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) La situation est alarmante et la réalité fait craindre. Les enfants mineurs sont de plus en plus impliqués dans des affaires criminelles. Du simple vol au délit. Kheira Messaoudene, commissaire divisionnaire, responsable du bureau de la protection de l'enfance à la direction générale du la Sûreté nationale (DGSN), qui a donné, hier, un bilan de situation lors du forum organisé par la Sûreté nationale à l'Ecole supérieure de police Ali Tounsi, sous le thème «sensibilisation sur les violences faites aux enfants» reste optimiste. Elle a signalé une baisse sensible de 13% de la délinquance juvénile en 2013 par rapport à l'année 2012 de laquelle, les services de la Sûreté nationale ont recensé 7 869 affaires de délinquance juvénile. Toutefois, avec 6 836 dont 13% de filles (272) mineurs ayant été impliqués dans différentes affaires de délinquance, en 2013, un énorme travail de lutte reste à faire sur le terrain. Dans les détails, Mme Messaoudene, qui a présenté un bilan sur «l'année algérienne de la prévention en milieu urbain», a précisé que le vol arrive en première position avec 2 381 mineurs impliqués. En deuxième position, les coups et blessures volontaires avec 1 582 enfants. 298 mineurs ont été impliqués dans des affaires d'infractions et dégradation de biens et 54 autres ont été auteurs de violences sur ascendants. Par ailleurs, 6 321 enfants ont été victimes de toutes formes de violences. 3 599 ont subi des violences physiques, 1 818 ont subi des agressions sexuelles et 627 ont été victimes de mauvais traitements. Le même bilan fait également état de 256 cas d'enlèvement d'enfant qui n'ont pas subi d'agression et ont été remis à leurs parents. Par ailleurs, 14 autres enfants kidnappés n'ont pas eu la chance d'être retrouvés en vie. Ils étaient victimes d'homicide volontaire dont trois ont subi des agressions sexuelles (deux dans la wilaya de Constantine et une fille à Mostaganem). L'intervenante qui a dénoncé l'absence de la culture de signalement a également souligné que 17 mineurs (15 filles et 2 garçons) ont été victimes d'inceste en 2013. Cependant, ces chiffres, souligne Thomas Davin, représentant du bureau de l'Unicef en Algérie, restent en deçà de la réalité. Beaucoup de victimes notamment d'agressions sexuelles, dit-il, préfèrent ne pas en parler et ne pas dénoncer. Pour ce qui est de la prévention contre les stupéfiants, le représentant de la direction de la Sûreté publique, a indiqué que 370 campagnes de sensibilisation ont été organisées au niveau des quartiers populaires dans neuf wilayas du pays. Résultat : 1 053 cas liés à la consommation de stupéfiants ont été recensés dont 600 ont été transférés vers des structures hospitalières spécialisées. Abdelkrim Abidat, président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, de son côté, a indiqué que 312 patients ont été suivis en consultation médicale pour toxicomanie en 2013 au niveau du Centre de proximité de prévention et de psychothérapie d'Alger, dont 29 pour consommation d'héroïne et de cocaïne. La tranche d'âge de ces toxicomanes varie entre 13 et 35 ans et 20% d'écoliers en consomment. M. Abidat a annoncé que l'Algérie dispose désormais d'un test de dépistage pour les différentes drogues.