La mise sous tutelle du Croissant-Rouge algérien se confirme. La ministre de la Solidarité a donné le ton hier à l'ouverture des travaux de l'assemblée extraordinaire du CRA en affirmant que les statuts de ce dernier ne seront conformes que s'ils consacrent la représentation des pouvoirs publics au sein de son instance dirigeante. Le nom de celui qui présidera le CRA sera connu aujourd'hui. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - En pleine tourmente depuis de longues années, le Croissant-Rouge algérien se cherche une issue à travers une assemblée générale extraordinaire qui devrait déboucher sur l'élection d'une nouvelle instance dirigeante. L'autonomie de cette instance est au cœur des enjeux. La ministre de la Solidarité qui intervenait à l'ouverture des travaux a estimé nécessaire de clarifier la notion d'autonomie, affirmant que cette dernière était souvent mal interprétée par «certains» qui souhaiteraient une «coupure» totale entre les pouvoirs publics et le CRA. D'emblée, elle dira que cette «interprétation était contraire aux dispositions réglementaires prévues par le décret exécutif portant reconnaissance du Croissant-Rouge en tant que société nationale». Souad Bendjaballah a tenu à rappeler que les conventions internationales obligeaient les sociétés nationales du Croissant-Rouge à se conformer à la législation nationale. S'adressant aux participants à l'assemblée générale, elle les avertira que «les statuts que vous vous apprêtez à modifier et enrichir ne peuvent être complets et conformes que s'ils remplissent les conditions prévues par le décret 08-95 qui consacre expressément l'obligation de représenter les pouvoirs publics au sein des instances dirigeantes du Croissant-Rouge». La ministre a dit souhaiter voir adopter dans les statuts «des dispositions qui consacreront la faculté de convoquer, à titre exceptionnel, l'assemblée générale élective du CRA en cas d'expiration de son mandat pour éviter de sombrer dans un état de blocage». Une directive directe qu'elle tempérera en disant que la présence des pouvoirs publics ne devait pas «être interprétée comme une volonté de mettre le CRA sous l'emprise des pouvoirs publics qui pourraient monopoliser le pouvoir de décision». Et d'ajouter que ces derniers seront représentés par des membres issus des départements ministériels ayant des liens juridiques ou fonctionnels avec le CRA. Des messages entendus par les 194 participants désignés par les comités du CRA des 48 wilayas. Après l'élection du représentant du collège des doyens, du représentant du mouvement de la jeunesse, l'adoption des statuts du Croissant-Rouge, du règlement intérieur et du plan de travail quadriennal et l'élection du conseil d'administration et des membres du comité directeur, il sera procédé aujourd'hui à l'élection du président du Croissant-Rouge. Avant même le début du processus, des voix s'étaient élevées pour dénoncer les manœuvres visant à écarter des candidatures répondant pourtant à toutes les conditions d'éligibilité.