Grande figure des droits de l'homme, en Algérie, pour avoir déjà présidé la LADDH, le député FFS, Me Mostefa Bouchachi, jette le tablier et démissionne de l'APN. La cause : il refuse de continuer à faire partie d'une institution censée représenter le peuple, mais qui ne fait réellement que «cautionner les orientations du système». Maître Mostefa Bouchachi, député du Front des forces socialistes, depuis les législatives de 2012, jette l'éponge et quitte définitivement l'hémicycle de Zighoud-Youcef, d'une manière fracassante. Dans sa lettre de démission adressée, hier, au président de l'Assemblée populaire nationale, Mohamed Larbi Ould Khelifa, il s'en offusque : «L'APN est devenue un outil docile entre les mains du pouvoir et cela pousse les Algériens à ne pas voter, pour éviter de participer à l'établissement d'institutions qui cautionnent les orientations du système». A ce triste constat, l'opposant et défenseur des droits de l'homme donne une suite d'arguments qui semblent, du moins, indiscutables. C'est à ses yeux, l'exécutif qui impose à une Assemblée composée de 462 élus, des projets de lois, et comble de la «violation du règlement intérieur de l'APN», ses représentants assistent aux débats au sein des commissions parlementaires. Au même moment, s'indigne-t-il, le bureau de l'APN maintient son blocage de 10 projets de lois, proposés par des députés, alors que les propositions de plusieurs partis siégeant à l'Assemblée, pour l'ouverture d'enquêtes sur la corruption et les heurts communautaires à Ghardaïa, ont essuyé un «refus injustifié».