Les courses se suivent et se ressemblent en ce début de saison de Formule 1 : 3e victoire consécutive pour Lewis Hamilton, hier en Chine, et 3e doublé d'affilée pour Mercedes-AMG grâce à Nico Rosberg qui reste en tête du championnat. Ma voiture est fantastique », «les fans m'ont donné beaucoup d'énergie» et «je ne pourrais pas y arriver sans tout le travail que fait l'équipe, c'est incroyable», a réagi Hamilton sur le podium d'une course dont il a bien disputé les 56 tours prévus mais où il a vu le drapeau à damier dès le 55e, pendant quelques secondes, en raison de l'erreur d'un commissaire pourtant expérimenté. Il n'y a pas eu de suspense sur le circuit de Shanghai, devant des tribunes mieux remplies que les années précédentes, et les deux Flèches d'Argent se sont imposées comme prévu, dans le même ordre qu'en Malaisie et à Bahreïn. Ce nouveau doublé a été réussi malgré le mauvais départ de Rosberg, perturbé en se rendant sur la grille par la perte de sa télémétrie, puis par un choc contre la Williams de Valtteri Bottas, dans les premiers mètres. Retombé à la 6e place à la fin du premier tour, l'Allemand est ensuite remonté tranquillement jusqu'à la 2e place, pendant que son coéquipier se promenait en tête. Hamilton dépasse Fangio «Je suis content, parce que tout allait mal pour moi ce week-end», a résumé Rosberg, déjà déçu par ses qualifications ratées. Mais pas ce résultat, acquis tout seul comme un grand, dans une monoplace qui ne communiquait plus avec son stand. «Je devais souvent relever ma consommation d'essence, et la donner à mes ingénieurs, sur la radio de bord, ce qui n'était pas pratique», a ajouté le pilote allemand. Hamilton, comme d'habitude, a moins usé ses pneus et moins consommé de carburant, comme lors de ses deux succès précédents de 2014. Ça lui a permis de terminer en roue libre, avec 18 secondes d'avance sur Rosberg et 23 secondes d'avance sur Fernando Alonso (Ferrari), la bonne surprise du jour. C'est la 25e victoire de la carrière d'Hamilton en F1, dont trois en Chine et trois d'affilée en 2014, après un abandon prématuré en Australie. Elle lui permet de rejoindre Jim Clark et Niki Lauda dans le Top 10 des pilotes les plus souvent victorieux en 60 ans de F1, en doublant au passage le grand Juan Manuel Fangio. Cette victoire nette et sans bavure permet aussi à Hamilton de revenir à quatre points de Rosberg, toujours en tête du championnat pilotes. La surprise du jour, c'est de voir réapparaître Alonso au 3e rang, au terme d'une course parfaite de plus dans sa longue carrière. Alonso devant les Red Bull Auteur d'un départ parfait, l'Espagnol a été touché dans les premiers mètres par la Williams de son ex-coéquipier Felipe Massa mais sa Ferrari a bien résisté. Et dans le plus pur style de sa saison 2012 sans tache, mais sans titre, Alonso a conservé jusqu'au bout quelques secondes d'avance sur la meilleure des Red Bull, celle de Daniel Ricciardo, malgré un pneu avant gauche très abîmé en fin de course. Le double champion du monde monte donc sur le podium pour la première fois de l'année, sous les yeux de son nouveau Team Principal, Marco Mattiacci. Mais il a pris soin, plus tard, de dédier ce résultat, sur Canal Plus, au prédécesseur de Mattiacci, Stefano Domenicali, qui avait démissionné lundi. «Ce succès est pour lui, car les évolutions que nous avions ce week-end avaient été décidées sous sa direction», a expliqué Alonso. Derrière Alonso et Ricciardo, parti en première ligne, Sebastian Vettel, le quadruple champion du monde en titre, a dû se contenter de la 5e place. Il lui a même été demandé, par radio, de laisser passer son coéquipier, ce que Vettel a modérément apprécié, à en juger par son comportement sur la piste. Il va falloir qu'il s'habitue, surtout si l'Australien continue à être aussi bon à chaque Grand Prix qu'il dispute dans sa nouvelle écurie.