Pourquoi les organisations patronales ne s'impliquent pas dans la création des entreprises ? s'interroge un expert de l'entrepreneuriat et de la compétitivité. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les groupes et groupements économiques privés s'effacent dans la création et l'accompagnement des entreprises, déplore le président-fondateur du Forum national de l'innovation et compétitivité (Fnec), hier à Alger, lors d'un séminaire de relance et de décollage du plan national de création et promotion des PME innovantes. Selon lui, le privé doit s'impliquer et l'Etat doit régulariser le marché. Il estime qu'il est temps d'œuvrer en synergie pour mettre en place une stratégie globale qui permettra d'accompagner et de compléter les dispositifs de création d'entreprises. D'autant plus, poursuit-il, «il y a tellement d'efforts de par les pouvoirs publics à travers la mise en place des dispositifs de création et de financements des entreprises». Non pas pour dramatiser, il affirme que l'Ansej et la Cnac ont, toutefois, besoin d'accompagnement et d'assistanat. «Ces dispositifs nécessitent un service d'accompagnement et l'injection d'experts », explique-t-il. Rahmani assure que 20% des PME existantes ne répondent pas aux critères de PME. Pourtant, ajoute-t-il, «des PME aux normes internationales (pas moins de 23 postes d'emploi par entreprise) pourraient absorber un important taux de chômage». Pour lui, la réorientation de ces dispositifs de création d'entreprises et de financement s'impose. «Il faut assurer la durabilité de l'entreprise et faire face à la concurrence internationale», ditil. L'intervenant fait constater que l'entreprise algérienne n'est pas prête pour concurrencer avec les multinationales. Une problématique qui nécessite, selon lui, des réflexions. Il appelle, ainsi, à la mise en place d'une stratégie de dix ans pour «une visibilité claire de l'économie nationale pour ces entreprises». Objectif : hisser l'entreprise algérienne au même diapason que l'entreprise étrangère. Le président du Fnec évoque une autre problématique. «Quel sera le devenir des PME algériennes qui n'arrivent même pas à s'adapter avec la compétitivité, après l'adhésion de notre pays à l'OMC notamment avec l'invasion du marché national par une armada de multinationales ?», s'interroge-t-il.