Le Département de l'intérieur et des collectivités locales sort de son mutisme et décide de s'exprimer sur les événements qui ont eu lieu le 20 avril dernier à Tizi- Ouzou. C'était avant-hier, au siège de la direction des unités républicaines d'El-Hamiz, situé à l'est de la capitale. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Inattendue la sortie médiatique de jeudi dernier de Tayeb Belaïz, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le lieu choisi n'est pas fortuit. Il s'agit de la direction générale des Unités républicaines (URS) d'El-Hamiz, une des plus importantes structures de la Sûreté nationale. C'est d'ailleurs à cette structure qu'incombe la responsabilité de former les policiers en charge de gérer les manifestations et les foules. A ce titre, l'actualité de la semaine, à savoir les événements de Kabylie, avaient dominé cette rencontre avec la presse. C'est dans ce cadre, que Belaïz dira que les «dépassements » de certains policiers, enregistrés lors de la marche réprimée du 20 avril dernier à Tizi-Ouzou et dont une vidéo en a révélé les agissements sont des actes «isolés». C'est l'expression utilisée par le premier responsable du département de l'intérieur et des collectivités locales, lorsqu'il évoqua le sujet. Selon lui, «si des dépassements ont été enregistrés, ils sont exceptionnels et relèvent d'actes isolés». Inscrivant cette sortie sur le terrain dans le cadre d'une visite d'inspection, Tayeb Belaïz, accompagné en la circonstance par le directeur général de la Sûreté nationale M. Abdelghani El Hamel, a ajouté que «les corps de sécurité, tenus par le respect rigoureux des lois de la République dans toutes leurs interventions, ont fait montre d'un haut degré de professionnalisme dans le traitement des émeutes, manifestations et marches dans certaines wilayas». Evoquant les événements du 20 avril dernier, Tayeb Belaïz n'a rien apporté de nouveau par rapport à ce qui a été déjà révélé par la presse. «Le directeur général de la Sûreté nationale le général-major Abdelghani Hamel, a ordonné qu'une enquête soit ouverte à ce sujet et je pense que les personnes impliquées dans les dépassements ont été suspendues de leurs fonctions par mesure préventive». Selon la même source, «l'enquête suit son cours» et si des «preuves corroborent les faits signalés, ces personnes seront déférées devant la justice comme tous les citoyens». «L'Etat a accompli son devoir et les services de sécurité sont tenus par le respect de la loi. L'agent de police est le premier à qui incombe le respect de la loi et la préservation de la dignité des citoyens», a-t-il martelé. «A défaut de plainte, des sanctions administratives seront imposées aux personnes impliquées», a ajouté le ministre. Toujours selon Belaïz, qui a précisé que l'enquête suit son cours, «si jamais nous arrivons à avoir des preuves qui corroborent les faits signalés, les présumés coupables seront traduits devant la justice comme tous les citoyens». Il a fait savoir par ailleurs qu'«il n y a pas eu dépôt de plainte de la part des victimes», cependant, il dira «l'Etat fait son travail et les services de sécurité sont aussi soumis à toutes les lois et personne ne peut transgresser la loi», tout en soulignant que «personne n'avait le droit de toucher à la dignité des citoyens algériens». Le ministre de l'Intérieur a également démenti les informations faisant état de l'arrestation de l'auteur de la vidéo montrant des policiers commettre des violences sur des manifestants à Tizi-Ouzou lors de l'empêchement de la marche du 20 avril dernier. Enfin, Tayeb Belaïz a conclu sa conférence de presse en indiquant que «la situation à Ghardaïa, en proie à des violences depuis plusieurs mois, a repris son cours normal».