La pénurie récurrente de lait qui ne semble pas trouver de solutions, si elle pénalise en premier lieu les consommateurs, elle est aussi dénoncée par les commerçants détaillants qui se disent pris entre le marteau et l'enclume. Ils dénoncent les problèmes de distribution et évoquent ainsi une tension quotidienne face aux clients qui perturbent toute l'activité commerciale. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - La perturbation dans la distribution du lait dans la plupart des régions du pays a pris de l'ampleur ces derniers jours suite à la grève déclenchée par les travailleurs de Colaital. Cette situation qui crée une tension sur un produit fortement consommé, est aussi pointée du doigt par les commerçants détaillants qui disent subir de plein fouet les retombées de la pénurie. Pour El-Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), la perturbation dans la distribution du lait en sachet crée un conflit entre les commerçants et les clients, notamment les habitués, qui exigent d'être tous servis quand le camion de lait arrive. Cette situation devient récurrente et les chaînes qui se forment au quotidien devant les magasins et autres supérettes n'arrangent en rien la situation. «Il y a aussi un manque à gagner pour les commerçants, qui vendent du lait pendant quelques jours pour arrêter en cas de pénurie. Certains d'entre eux pensent à arrêter la vente de lait tant qu'il n'y pas d'amélioration dans la disponibilité de ce produit», a déclaré M. Boulenouar. Pour ce dernier, il est urgent que soient connues les vraies causes de la perturbation dans la distribution. «Actuellement, les besoins ne sont satisfaits qu'à un taux de 30%, le déficit est donc important d'autant que les 700 millions de litres produits quotidiennement sont loin de répondre à la forte demande sur ce produit de forte consommation», explique le porte-parole de l'UGCAA. Pour ce dernier, la politique de subvention actuelle profite aux producteurs étrangers et est donc à revoir. «Il n'est pas normal de subventionner un produit importé», souligne l'intervenant. Le porte-parole de l'UGCAA notera également que certains distributeurs aggravent la pénurie en prenant les produits des usines et en ne les distribuant qu'à quelques détaillants seulement. Cette situation fait que certains quartiers sont desservis et d'autres non. Concernant ce dernier point, M. Boulenouar suggérera que les responsables des usines de fabrication de lait exigent une liste des clients pour faire par la suite le point sur l'opération de distribution. Il dénoncera aussi le fait que certains responsables d'usines conditionnent l'approvisionnement en lait par l'achat d'autres produits dérivés comme le yaourt ou le lait caillé.