De notre envoyé spécial en Espagne, Amine Andaloussi Echanger avec un footballeur professionnel, de surcroît appartenant à un club très médiatisé et au calendrier trop chargé, est une affaire loin d'être mince. Malgré un protocole respecté (le rendez-vous était pris avec le responsable de la presse du club Che), la rencontre avec l'international algérien du FC Valence, Sofiane Feghouli, a failli ne pas avoir lieu. C'était compter sans la compréhension de l'ancien milieu offensif de Grenoble qui, après avoir rappelé les règles, a fini par accepter d'accorder une petite demi-heure à notre envoyé spécial. C'est dans les travées du mythique Mestalla que la rencontre avec le sympathique Sofiane Feghouli a eu lieu. Soso, malgré quelques stigmates apparents de la défaite essuyée devant les Rojiblancos, a répondu sans détour à nos questions. Le Soir d'Algérie : Votre équipe a échoué dans sa quête d'aller en finale de l'Europa League. Enorme déception, n'est-ce pas ? Sofiane Feghouli : Oh que oui ! On avait réussi à remonter notre handicap avant de se donner l'avantage durant les 90 minutes du temps réglementaire. On a imposé notre rythme de jeu aux Sévillans et on a remporté presque tous les duels. Malheureusement, on encaisse un but assassin à la 94'. C'est dommage car on était si proches de l'exploit. On s'est même vus en finale. C'est une grosse déception. Cette élimination vient vous rappeler un parcours en dents de scie cette saison... C'était une saison difficile, c'est vrai. L'équipe a connu pas mal de départs et les arrivées avaient du mal à s'adapter. Le changement d'entraîneur a eu son effet, également. Globalement, cette saison a été très moyenne pour le FC Valence malgré quelques rencontres où nous avons été très costauds à l'exemple du match face au Barça et durant les rendez-vous de l'Europa League. Dimanche dernier, face au leader de la Liga, le FC Valence n'a pu soutenir la différence. Même à domicile votre équipe avait du mal à dompter les Colchoneros. C'était un match entre deux équipes qui jouent l'Europe. Notre formation pouvait mieux faire. Au vu des occasions ratées on pouvait espérer un meilleur résultat. Moi-même, j'ai loupé une occasion franche. L'Atlético a ouvert la marque puis a géré la suite de la rencontre. La Coupe du monde, c'est dans moins de six semaines. Etes-vous déjà en plein dedans ? Pour ne pas vous mentir, je ne suis pas encore projeté dans le futur. Chaque chose en son temps. C'est vrai, la Coupe du monde est un rêve pour chaque joueur y compris moi. Il m'arrive parfois d'en parler avec des amis ou des coéquipiers mais d'une façon furtive. Qu'est-ce qui vous empêche de vous concentrer à cet événement planétaire qui captive tous les amoureux du football ? Cette année j'ai eu une saison pleine, parfois je disputais 3 matches par semaine. Des rencontres décisives pour mon club et pour mon avenir personnel. Donc je devais gérer cette saison d'une façon professionnelle. Chaque compétition doit être précédée par une période de préparation spécifique. Je me plongerai dans l'ambiance de la Coupe du monde le jour où je serai appelé à prendre part à la préparation de cette dernière. Ce jour-là , le championnat aura pris fin et là je consacrerai mon entière concentration à ce tournoi planétaire. Quelles sont vos impressions sur le groupe H où évoluera la sélection nationale ? J'estime que c'est un groupe équilibré. Mis à part la sélection belge, qui de l'avis de tous les professionnels demeure l'équipe favorite du groupe mais également un sérieux concurrent pour la quête du titre mondial de cette édition, les autres équipes du groupe sont jouables. La Corée du Sud et la Russie vous semblent abordables pour l'Algérie ? Il ne faut pas s'emballer. Il faut rester concentré et effectuer la meilleure préparation possible pour ce tournoi relevé. Je pense que les deux matches face à ces deux nations vont se jouer sur des détails. Nous devons tout donner sur le terrain, sans le moindre calcul. Selon vous, sur quoi doit axer le staff technique national sa préparation en vue de la Coupe du monde ? D'abord, sur la récupération. Nombreux sont les joueurs qui ont été beaucoup sollicités en cette phase retour par leurs clubs respectifs. Cet aspect est essentiel, à mon sens, pour réussir de belles choses dans cette compétition. Et l'aspect mental ? C'est certain que ce volet ne doit pas être négligé. C'est vrai que pour un tel événement les joueurs sont, permettez-moi l'expression, auto-motivés. Mais sur le plan concentration, c'est plus qu'impératif d'accomplir un travail spécifique. Quel est votre objectif dans cette Coupe du monde ? Surtout, faire honneur à l'Algérie. La sélection vous manque-t-elle ? Sans aucune hypocrisie, je suis impatient de rejoindre mes «frères» en sélection. Avons-nous les moyens de passer au second tour, un objectif qui fait rêver tout le peuple algérien ? Sincèrement, nous disposons d'un bon groupe. Sur le plan collectif, notre sélection n'est pas mauvaise. L'équipe progresse et les résultats sont au rendez-vous depuis quelques mois. Nous sommes réguliers dans nos performances et l'ambiance au sein du groupe est superbe. Pensez-vous que le groupe dont dispose la sélection est suffisamment pourvu en éléments de qualité ? Au risque de me répéter, nous avons un bon groupe. La particularité cette fois-ci est que ce groupe est compétitif. Quel est votre poste de prédilection, ou bien celui que vous aimeriez que Coach Vahid vous confie afin d'avoir un meilleur rendement sur le terrain ? Je suis un joueur polyvalent, capable de jouer à n'importe quel poste au sein de la sélection. Je suis le type de joueur qui aime beaucoup bouger, défendre et attaquer à la fois créant des espaces pour mes coéquipiers. Le coach sait déjà ça. A la veille du dernier match des Verts, en amical face à la Slovénie, une polémique a vu le jour à propos de votre absence. Halilhodzic s'est exprimé sur le sujet. Pouvez-vous livrer à nos lecteurs votre version des faits sur ce clash ? Je ne suis pas un tricheur ou quelqu'un qui refuse la sélection. J'avais une infection dentaire qui m'a beaucoup fait souffrir. Peu de gens le savent car je disputais mes matches sous calmant et autres antibiotiques et ce, depuis des mois. La période décidée pour opérer a été bien choisie, car il n'y avait pas de match de championnat avec mon club, ni une rencontre officielle avec la sélection. Bref, c'était la période propice. Et puis, je tiens à préciser que j'avais avisé le médecin de la sélection, en l'occurrence M. Benabi, ainsi que le président de la FAF M. Raouraoua. J'ai aussi et surtout envoyé les clichés et autres radiologies postopératoires. Voilà toute l'histoire. Donc Vahid a réagi de manière précipitée... Vahid n'est pas quelqu'un de méchant, mais il aime parfois pousser le bouchon un peu trop loin. Je ne lui en veux pas car il veut toujours le bien de la sélection. C'est quelqu'un de méthodique qui ne laisse vraiment rien au hasard. Revenons à vous. Certains observateurs pensent que Sofiane Feghouli a atteint ses limites sur le plan technique et que sa marge de progression est très minime... D'année en année, je me sens dans une nette amélioration grâce à la compétition. Je n'ai que 24 ans et je pense que je peux encore progresser davantage avec mon équipe. Propos recueillis par A. A. Le maillot de Feghouli très coté Située en plein cœur de Valence, à quelques encablures du stade Mestalla, la boutique officielle du FC valence offre à ses fans et aux milliers de visiteurs et autres touristes un choix exceptionnel de maillots ainsi qu'une large gamme de produits sportifs. Les produits les plus commercialisés sont les maillots personnalisés avec un flocage fait sur place. Bien d'autres produits sont présents dans cette boutique : survêtements, vestes, ballons, sacs, écharpes, casquettes, drapeaux et un grand nombre d'accessoires : classeurs, stylos, porte-clés. Le maillot de Sofiane Feghouli était, le jour de notre passage, indisponible. Nous avons demandé à la commerciale s'il s'agissait d'un oubli ou tout bonnement d'une rupture des stocks. La dame de répondre par l'affirmative : «oui, certains maillots sont plus demandés que d'autres. Ceux de Feghouli, Mathieu et Jonas sont aujourd'hui pris d'assaut par nos fans», dira la vendeuse. Confirmant que Soso est une valeur sûre et en dehors du terrain. Sa complicité avec Pizzi... «Tout se passe bien avec le nouvel entraîneur», nous dira Feghouli qui semble bien fondre dans le dispositif du technicien argentin. «À moi de continuer à travailler très dur pour m'affirmer comme l'un des joueurs les plus importants de l'équipe», assure le milieu offensif algérien. Soso se plaît à Valence Sous contrat avec le FC Valence, jusqu'en juin 2016, le numéro 8 de FCV s'est dit très heureux d'avoir prolongé son contrat de deux années supplémentaires. «Je n'ai, à aucun moment, envisagé de quitter le club malgré l'intérêt manifesté par plusieurs clubs étrangers. Je joue dans l'un des meilleurs clubs et championnats du monde. aLe style de jeu de la Liga correspond parfaitement à mon style de jeu. Je suis très heureux de jouer à Valence», a confié Feghouli.