«Je ne comprends pas pourquoi ils ne font que refaire les trottoirs ! Ils ont tout défoncé et maintenant, on va attendre six mois pour que les travaux se terminent». Amine est chauffeur de taxi et à cet instant, il râle et s'emporte à constater les dépenses faramineuses qui consistent à refaire, et re-refaire des trottoirs sans fin, alors que dans son quartier, il n'y a même pas de route goudronnée. C'est un peu le drame de milliers de citoyens d'Oran habitant des cités neuves ou anciennes et qui ont un cadre de vie révoltant. Routes défoncées, non bitumées, aucun entretien de la voie publique, amoncellement des ordures, espaces verts abandonnés etc. Ces questions reviennent de manière récurrente et comme pour mieux enfoncer le clou, le secteur urbain de Petit-Lac (Ibn Sina) a depuis plusieurs semaines choisi de refaire des trottoirs qui étaient en bon état. A coup d'engins, ces trottoirs ont été défoncés, au passage, des dommages ont été causés à certains poteaux électriques, des racines d'arbres mises à nu. Pourtant ,dans certaines cités et zones d'habitation de ce secteur urbain, les habitants vivent le calvaire comme nous l'avons dit, sans bitumage des voies, l'éclairage public est défectueux et quasi inexistant créant insécurité et risque, les réseaux des eaux usées semblent encore avoir des problèmes puisque tout le quartier d'El Barki par exemple est envahi par des odeurs infectes et des remontées des eaux usées. Les aires de jeux, très rares destinées aux enfants sont abandonnées, certains engins viennent y déverser les gravats et autres déchets provenant des travaux de voierie et des trottoirs. Les établissements scolaires ont des allures moribondes, les sanitaires défectueux et honteux à la limite. Au final, tout le monde se demande quelle est la logique qui obéit à l'approbation des travaux par endroits dans les secteurs urbains et qui devrait en être comptable. Le citoyen a sur cette question sa réponse que tout le monde devine...Quand à notre chauffeur de taxi, il n'en démord pas «la frime pour les grands boulevards avec des palmiers qui crèvent dans les deux mois où ils les ont plantés, ceux-là ont toute l'attention, mais la vie au quotidien des Oranais simples, qui s'en soucie ?»