Quatre dernières journées de championnat d'enfer en championnat de ligue 1. L'avant-goût a été servi, mardi au stade du 1er-Novembre de Mohammadia, à l'occasion du match USMH-MCA (1-0), comptant pour la mise à jour de la 26e étape. Chose promise, chose due. L'avant-dernier derby algérois de la saison (il reste celui qui opposera ce samedi le CRB contre l'USMA) n'a pas connu un déroulement normal. Des fanas parmi les deux galeries ont failli provoquer l'irréparable. Le sang a de nouveau coulé et les forces de l'ordre, déployées en force sur un large périmètre de l'enceinte du stade de l'ex-Lavigerie, ont eu toutes les peines du monde à museler les casseurs et les...tueurs. Car, dans certaines scènes vécues à l'intérieur et autour du stade où le club harrachi est domicilié, les semeurs de la mort semblaient prêts à en découdre singulièrement avec la...mort. Armés jusqu'aux dents, leurs intentions étaient claires : envoyer les fans adverses dans l'Au-delà. Une situation de guerre qui n'était pas inattendue. Tout le monde parmi ceux qui ont des responsabilités dans la gestion des guerres hebdomadaires de ce sport appelé football appréhendait l'éclatement de tels incidents. USMH-MCA sentait la poudre depuis mai...2013, le jour où les joueurs du Mouloudia d'Alger, qui venaient de boycotter la remise des médailles en finale de la Coupe d'Algérie, ont refusé de quitter leurs chambres du Sheraton Club des Pins pour se rendre à El-Harrach afin d'affronter l'équipe de Boualem Charef qui leur disputait une place au podium. Sem Sem s'est imposé par forfait mais la haine de certains de ses fans ne s'est pas consumée pour autant. Mardi, l'occasion se représentait avec les mêmes ingrédients : trois points pour se rapprocher du podium, une équipe mouloudéenne prise à partie avant son entrée sur la pelouse et, sel sur la plaie, la présence d'une colonie de chnaoua sur les gradins du temple du 1er-Novembre. De quoi réveiller le brasier et les vieux démons. Une bataille «perdue», pensaient les fous du stade vêtus du jaune et du noir. Et une de «gagnée» pour ceux colorés en Vert et Rouge. Il fallait, par conséquent, en livrer d'autres rounds. Et comme les feux de Bengale et autres «armes pyrotechniques» ne suffisaient pas, ce sont les couteaux et les épées qui seront tirés. Dans la soirée, les réseaux, très actifs avant le derby, annonçaient la mort de plusieurs jeunes, informations pas démenties par les services de sécurité et autre Protection civile qui ont admis, toutefois, que le bilan en blessures était assez lourd. Pour un match de football, entre clubs voisins de surcroît, un blessé est une perte lourde. Les responsables qui ont homologué ce stade et d'autres enceintes où le jeu à onze est impraticable, sont «conscients» que ce drame était inévitable. Eux qui avaient du mal à obliger le club harrachi à lever les réserves émises (particulièrement celles relatives au volet sécuritaire). L'USMH a gagné trois points et est presque qualifiée à une compétition régionale de la saison prochaine. Sa direction parviendra-t-elle à réunir les moyens pour disputer une telle compétition internationale ou continuera-t-elle à jouer avec les sentiments et les vies des supporters de l'équipe et des clubs visiteurs ? La LFP aura-t-elle pour sa part le courage de dire «non» à la domiciliation des matches à venir de l'USMH dans ce stade dénué de toute commodité ou se contentera-t-elle d'infliger une sanction de quelques milliers de dinars et d'autres matches à huis clos ? Dans les pays qui se respectent, de telles scènes de guerre sont suivies par des sanctions exemplaires. Les clubs fautifs paient lourdement les débordements commis par leurs fans. Une suspension d'activité du club avec des poursuites judiciaires contre ses dirigeants et les auteurs de ces crimes, ou bien une rétrogradation, ne serait qu'une simple mesure préventive...