Ultime «cadeau» de Baba Ahmed aux candidats au baccalauréat. Le seuil des cours, réclamé par ces derniers, a été fixé hier au moment où le ministre de l'Education quittait son poste. Le listing des cours à réviser est depuis hier accroché au niveau des lycées. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Depuis hier, les lycéens connaissent le seuil des cours qu'ils devront réviser en prévision des épreuves du baccalauréat. Les chefs d'établissements étaient destinataires d'une liste détaillée des cours à réviser par branches. Le département de l'éducation devait organiser une conférence nationale au cours de laquelle devait été annoncé de manière officielle le fameux seuil exigé par les lycéens mais le départ du gouvernement de Baba Ahmed a chamboulé le calendrier. Le département de Baba Ahmed s'est donc contenté d'envoyer les fameuses listes qui sont depuis mardi affichées au niveau des établissements. La nouvelle ministre de l'Education n'a pas jugé utile de présider ladite rencontre arguant qu'il s'agissait non seulement d'une rencontre dont l'ordre du jour avait été décidé par son prédécesseur mais qu'il lui fallait un peu de temps pour s'imprégner et décider des priorités du secteur. Son prédécesseur n'aura finalement pas résisté à la pression des lycéens et cédé à leurs doléances en fixant le fameux seuil jugé par lui-même antipédagogique. Baba Ahmed avait à plusieurs reprises fait savoir que cette pratique introduite sous Benbouzid n'était pas de nature à redorer le blason d'un examen de plus en plus discrédité. Baba Ahmed avait même laissé entendre qu'il se dirigeait vers sa suppression. Un projet qu'il n'a pas mené à bien, probablement en raison des nombreuses grèves qui ont perturbé l'année scolaire mais également en raison du manque de courage politique. La suppression dudit seuil ne sera certainement pas du goût des lycéens. S'il devait revenir sur ce qui est désormais considéré comme un acquis, le gouvernement fera certainement face à des mouvements de colère qu'il n'est pas en mesure d'assumer en cette période postélectorale. Résultat : de concession en concession, les lycéens pourraient un jour exiger de connaître les sujets du baccalauréat sans que cela ne choque plus personne. Pourtant au sein même de la famille de l'éducation, ces mêmes concessions ne sont pas applaudies. Les syndicats du secteur se sont à l'unanimité exprimés contre cette pratique entrée dans les mœurs et proposé d'autres mesures pour redonner à l'examen ses lettres de noblesse. Le retour à la fiche de synthèse en fait partie. Elle permettrait de valoriser le travail fourni par les lycéens tout au long de l'année et de ne pas sanctionner les bons élèves victimes du trac le jour de l'examen. Il appartient désormais à la nouvelle ministre de l'Education de trancher.