Après les enseignants, c'est au tour des élèves des classes de terminale de manifester leur colère. Ils étaient nombreux hier à se rassembler pour le deuxième jour consécutif à quelques mètres de l'annexe du ministère de l'Education. Ils exigent des garanties quant à la tenue du baccalauréat selon le calendrier établi, et disent ne pas vouloir sacrifier vacances et jours de repos. Ils remettent sur la table la question du «seuil» des cours à réviser. Le ministère de l'Education rassure. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Ils étaient nombreux les lycéens rassemblées à quelques encablures de l'annexe du ministère de l'Education à Ruisseau. Les élèves de terminale des lycées de Garidi, de Aïn Naâdja, de Staouéli et de Bab Ezzouar se sont donné rendez-vous pour le second jour consécutif pour manifester leurs inquiétudes. Unanimes, ils se disent contre le sacrifice des vacances de printemps, des samedis et des mardis après-midi pour le rattrapage des cours perdus pendant la durée de la grève. Ils réclament dans la foulée le fameux seuil des cours introduit sous Benbouzid. Les lycéens rencontrés hier affirment vouloir bénéficier comme les candidats au baccalauréat des années précédentes du seuil jugé pourtant anti-pédagogique par les enseignants et même par le ministre de l'Education. Pourtant, les lycéens ne veulent pas entendre raison. Ils se disent victimes des mouvements de grève à répétition et ne veulent pas en payer les conséquences. Ils pointent un doigt accusateur en direction de leurs enseignants qu'ils soupçonnent de vouloir terminer le programme rapidement sans prendre le temps de leur expliquer le contenu. Ils considèrent également que la première semaine de vacances devrait être mise à profit pour des révisions et non pas pour dispenser des cours. La majorité des lycéens rencontrés hier semblaient ignorer que la date de l'examen avait déjà été fixée. Face à l'inquiétude des élèves, le ministère de l'Education a réagi via un communiqué dans lequel il tente de rassurer la communauté éducative, en particulier les élèves des classes d'examen. Le département de Baba Ahmed dit comprendre l'inquiétude des élèves mais assure qu'il avait déjà entrepris une première évaluation de la situation et que les inspecteurs chargés de cette mission avaient conclu que «la situation était maîtrisable». Pour tranquilliser les élèves, le ministère assure qu'au regard de la spécificité de chaque établissement scolaire, un traitement au cas par cas sera privilégié pour le rattrapage des cours. Les délégués des classes ainsi que les parents d'élèves pourront être associés à la prise de décision. Le ministère est formel : les dates des vacances et des examens de fin de cycle sont officiellement maintenues. Celles des compositions seront laissées à l'appréciation des enseignants. Il a tenu également à rappeler que les sujets d'examens ne porteront que sur les cours effectivement dispensés. Des assurances qui pour le moment n'ont pas porté leurs fruits. Les lycéens continuaient hier de relayer des informations sur les réseaux sociaux au sujet de la poursuite de leur mouvement de protestation. N. I. Les lycéens en ébullition à Béjaïa Les lycées sont en ébullition depuis dimanche dernier dans la wilaya de Béjaïa où les apprenants ont décidé d'investir le front de la contestation pour crier leur colère contre les mesures prises par le département de Baba Ahmed, liées au rattrapage des cours suite au mouvement de grève de plusieurs jours des enseignants. Des décisions qui n'ont pas été du goût des élèves. Les apprenants sont contraints à un véritable marathon pour rattraper «le temps perdu». Les lycéens, notamment les candidats à l'examen du baccalauréat, réclament le maintien des vacances de printemps et l'allégement des programmes. Hier encore, l'heure était au débrayage. Plusieurs établissements scolaires du secondaire à travers la wilaya, ont été totalement paralysés. C'est le cas, entre autres, des lycées de Sidi-Aïch. Les élèves menacent de recourir à une grève illimitée pour se faire entendre. Au niveau du chef-lieu de wilaya, des lycéens sont sortis dans la rue pour exiger la limitation des programmes concernant l'examen du baccalauréat. «Les programmes sont trop chargés. Déjà avec une scolarité normale, il sera impossible pour nous de le terminer à temps, encore moins de parvenir à l'assimiler. C'est une injustice. Le ministère doit revoir les programmes et fixer un seuil pour nous permettre de préparer sereinement notre examen», se plaignent des lycéens.