Au moment où on inaugure le Sitev, et au moment où on cherche pour la énième fois de nouvelles stratégies pour rendre la destination Algérie attractive, il apparaît clair que les moyens incitatifs ne suivent pas et au moment où des investissements colossaux sont entrepris, il y a comme une volonté pour freiner les élans de ces aventuriers dont le seul tort est de croire en les capacités de leurs régions et de leur pays. Sinon comment expliquer le retard qu'accuse le projet du plus grand aquapark du continent situé sur la route de Sidi-Okba . S'étalant sur près de quarante hectares avec un hôtel cinq étoiles, 35 bungalows cinq étoiles également, un autre hôtel trois étoiles,un centre de formation cinématographique, un grand studio de cinéma, deux grands bassins avec des toboggans s'étalant sur 7 000 m2 chacun, un centre commercial d'une superficie de 14 000 m2, de grands espaces verts, des kheimas et autres lieux de détente et de remise en forme, ce projet, que les Biskris et les habitants des wilayas limitrophes attendent avec impatience depuis son lancement est toujours en chantier alors que son ouverture était prévue le mois de juin 2013. Une année plus tard, l'ouverture se fait toujours attendre malgré les orientations et les instructions données par le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de sa visite de travail à la wilaya de Biskra au début de l'année 2014,instructions relatives à la levée de toutes les contraintes inhérentes à ce projet. Tout le monde s'interroge sur les véritables raisons de ce blocage. Le principal concerné étant à l'étranger, on n'a pu en savoir plus sur ce projet énigme et ce silence qui entoure un aussi grand projet, générateur d'emplois directs et induits et surtout un lieu de divertissement pour des milliers de Biskris qui sont obligés d'effectuer des centaines de kilomètres pour faire plaisir à leurs familles, en particulier aux enfants qui n'ont aucun lieu de divertissement si ce n'est la rue avec tous ses aléas. A l'entame des grandes vacances d'été et le manque chronique d'espaces de jeu pour les enfants et de détente pour les adultes, l'angoisse de voir ce projet abandonné à jamais commence à effleurer beaucoup d'esprits. Les temps changent, les hommes aussi. On se demande quelle est la faute du citoyen qui paye ainsi au prix fort une faute qui n'est nullement la sienne. Le SITE, ça sert aussi à booster des projets en panne, encourager les bonnes intentions et faire d'abord des régions du pays des destinations privilégiées avant d'aller chercher ailleurs ce qui peut l'être chez soi. Abdelhamid Zekiri Festival Banga ou adjmi La population de Biskra est composée d'habitants d'origines diverses, classées selon certains chercheurs en cinq ethnies: les Berbères, les Arabes, les Kouroughlis, les Rouaghas qui viennent de Oued Righ et qui ressemblent aux habitants d'Afrique noire de par leur peau, leur chevelure et leurs traits, enfin les Noirs venus de Gambie, du Niger, du Sénégal ou du Soudan. Ce brassage ethnique est à l'origine d'une culture plurielle particulièrement dans le domaine musiccal où domine la percussion qui prend sa source dans les tam-tam africains, une percussion qu a été la principale raison ayant attiré le grand musicien hongrois Béla Bartok venu à Biskra en juin 1913 enrichir son répertoire musical. Pour garder intactes les traditions et préserver ce patrimoine, la troupe Sidi Merzoug du village Nègre appelé communément Z'mala, a organisé ce week-end un mini-festival Banga ou Bergou qui a regroupé pas moins de 150 musiciens venus de plusieurs wilayas pour animer un grand diwane riche d'un répertoire de chants, de danses et de rythmes folkloriques puisant leurs sources dans le terroir africain. Tambours, karkabous, kerketous, tenues vestimentaires multicolores, étendards, ombrelles, encensoirs ont été des éléments qui ont attisé la curiosité des présents qui n'avaient pas tardé pour la plupart d'entrer en transe à l'écoute des tambours à la rythmique envoûtante. Le clou de la matinée était bien sûr l'immolation du adjmi entendre par là le taureau auquel on avait mis du henné la veille et entouré le cou d'un foulard rouge. C'était dans une ambiance d'émerveillement pour certains, de curiosité pour d'autres mais surtout d'un voyage dans un autre temps que le rituel s'était effectué. Le sang versé très vite récupéré dans des récipients était bu par certains quand d'autres s'étaient immaculé le visage ou une partie du bras. La viande et les abats ont permis de préparer un festin où le couscous, plat du partage, était présent. Des centaines de convives, de voisins ou de simples passants ont pris part au repas et suivi jusqu'à l'aube ce mini-festival Banga où des sonorités musicales de la ghaita, mezoued, cornemuse et biniou ont fait bon ménage pour le plaisir des mélomanes qui ont signé une convention spirituelle à l'occasion de la cinquième édition de ce qui fait désormais partie du patrimoine immatériel. Très belle manière de clôturer le mois du patrimoine qui s'était déroulé de manière timide à Biskra. A. Z. JIJEL La liste de la discorde Des citoyens de la commune côtière de Ziama-Mansouriah ont fermé la route nationale 43 reliant Jijel à Béjaïa jeudi dernier au niveau de la localité de Azirou, en signe de protestation contre la liste de 160 logements sociaux affichée mercredi dernier par la commission de daïra. Les citoyens de Ziama-Mansouriah contestent vivement les critères établis par ladite commission dans la confection de cette liste qui, faut-il le souligner, a suscité un mécontentement parmi de nombreux citoyens de cette commune où le problème de logement se pose avec acuité, dû essentiellement à l'exode massif des habitants des régions montagneuses et l'indisponibilité des assiettes foncières couvertes par les outils d'urbanisme pour abriter des programmes de logements, toutes formules confondues. Jeudi dernier, le climat était tendu au niveau de cette commune, théâtre de ce mouvement de protestation qui exprime la grogne des citoyens de cette commune côtière fortement fréquentée par les estivants. Selon des témoins oculaires, la fermeture de cette névralgique route nationale a lourdement pénalisé ses usagers, vu son dense trafic routier. Joint par téléphone, le maire de cette commune nous a affirmé que la commission de daïra dont il est membre a fait de son mieux pour satisfaire un grand nombre de gens qui ont vraiment besoin de logement mais vous savez, avoir un appartement à Ziama-Mansouriah est une affaire juteuse pour certains rentiers, qui le louent durant la saison estivale pour 7 000 DA la nuitée sans toutefois reconnaître qu'il existe trois ou quatre bénéficiaires jugés discutables qui seront, selon lui, remplacés par la commission de recours. D'autre part, on apprend que les responsables locaux ont fait appel à la force publique pour réouvrir cette route dont la fermeture a totalement isolé cette commune et l'ensemble de la wilaya. A cet effet, les unités de CNS ont été contraintes de recourir au gaz lacrymogène pour disperser les protestataires qui ont lancé des projectiles en direction des forces antiémeute, qui ont malgré tout réussi à rouvrir ladite route aux environs de 20h30. C'était une journée pour le moins mouvementée dans cette commune, jadis réputée pour son calme et sa quiétude. Bouhali Mohamed-Cherif Un jeune égorgé Les services de sécurité ont trouvé un cadavre dans la nuit de mercredi à jeudi à quelques encablures du siège de la direction de l'éducation. En effet, il s'agit du cadavre d'un jeune mortellement poignardé gisant dans son sang. La victime répondant aux initiales de H. R., la vingtaine, originaire du quartier populaire du village Moussa de la ville de Jijel. La dépouille a été déposée au niveau de la morgue de l'Etablissement public hospitalier Mohamed Seddik Benyahia de Jijel. Selon certaines indiscrétions, cette mort tragique a eu lieu suite à une dispute de la victime avec des amis non loin du lieu de ce crime crapuleux . Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour déterminer les causes et les circonstances de ce crime qui a endeuillé la population locale du chef-lieu de la wilaya. B. M. C. BORDJ-BOU-ARRéRIDJ La ville se défait Les espaces verts qui constituent le poumon de la ville de Bordj-Bou-Arréridj sont carrément à l'abandon, qui, jadis, étaient fréquentés par les habitants de toutes catégories sociales ; des fonctionnaires, des enseignants, des ouvriers, des retraités se rencontraient au jardin du centre-ville face à l'ancienne église. C'était un lieu de détente, où il faisait bon vivre. Aujourd'hui, cet espace public est tombé en déshérence. Les habitants sont sidérés au vu de la dégradation avancée des lieux et par la légèreté et le mépris des élus et des autorités locales, qui touche à l'embellissement de la cité et à l'environnement. Il est consternant de voir un espace vert qui forme le lien social, disparaître au profit des dealers, consommateurs de cannabis, devenu aussi un repère d'homosexuels et autres curiosités. Dans certains quartiers, l'éclairage public est inexistant, les trottoirs complètement défoncés, des nids de poules dans de nombreuses rues et ruelles, des dos d'ânes improvisés par l'incivisme des habitants, deux souks de fruits et légumes sales, dont les locataires jettent les détritus dans le lit de l'oued. A 17h, à la fin du marché, les marchands abandonnent leurs fruits et légumes impropres à la consommationà même le sol sans procéder au nettoyage, ce qui a donné naissance à une prolifération de gros rats. Les riverains se sont plaints aux autorités locales et aux élus pour mettre un terme à cette situation désastreuse, véritable problème de santé publique. A ce jour, n'a été entrepris. Un urbanisme anarchique, un assemblage de bâti distordu, de maisons, d'entrepôts de garages, une sorte de bricolage urbain, qui s'impose dans l'unité urbaine comme une arthrose, une masse anarchique aux prises incertaines. L'absence chronique de toilettes publiques sanctionne les citoyennes et citoyens pour satisfaire leurs besoins biologiques. En tout état de cause, la ville de Bordj-Bou-Arréridj a trouvé ses limites. Une ville qui est devenue sans centre ni périphérie, condense la négativité comme jamais : la violence urbaine, le repli individualiste, le vide culturel, l'ennui et l'enlaidissement marquent profondément la cité malgré les milliards que l'Etat a mis à la disposition de ceux chargés de mener une politique de bonne gouvernance. Le cœur de la ville a grandement besoin d'un pacemaker pour redémarrer sur des bases saines. La population bordjienne se pose la question : «quand les autorités locales et les élus mettront-ils fin à la laideur, la monotonie et l'anomie de leur ville?»