Assurée dans des pays «amis», la formation des troupes militaires durant la guerre de Libération nationale a contribué selon des moudjahidine, à l'encadrement des unités de l'ALN. Pour le moudjahid Mohamed-Taher Bouzghoub, la guerre de Libération nationale n'était pas au départ une guerre classique mais une guérilla. Seulement, «en moins de trois ans, notre Révolution s'est transformée en une organisation politique dont le but était l'indépendance de l'Algérie», a-t-il souligné hier, au forum d'El Moudjahid à Alger. Issu de la première promotion d'aviateurs algériens durant la Révolution, Bouzghoub évoque ainsi la formation militaire durant la guerre. Une mission, confiée à l'époque au ministre de la Défense, Krim Belkacem. «Le premier pays à avoir accepté de nous accueillir pour une formation était la Syrie en 1957. Ce pays ami était aussi le premier à avoir ouvert la faculté de l'aviation pour la formation des Algériens», précise-t-il. Une initiative, suivie par la suite, par l'adhésion d'autres pays : l'Egypte, la Chine, l'Irak, l'URSS et la Tchécoslovaquie. Ainsi, «144 soldats ont été formés durant la guerre de Libération nationale à l'étranger», dit-il.Une formation encouragée d'ailleurs par le Colonel Amirouche. «Les troupes formées représentaient pour le colonel Amirouche le noyau de l'ALN et de la Révolution», ajoute l'intervenant.Il rappelle, par ailleurs, la prédisposition de l'ALN à utiliser l'aviation en 1961. «Seulement, cette décision a coïncidé avec une avancée des négociations avec la France», a-t-il dit. De son côté, le général Hocine Benmaâlem assure que la formation militaire et civile des militants figurait parmi les missions principales de la direction de la Révolution. «La formation politique a touché toutes les spécialités : l'artillerie, la marine, l'aviation et il y a eu même une promotion de police», a-t-il indiqué. Selon lui, toutes ces promotions ont participé à l'encadrement des unités de l'ALN du côté des frontières est et ouest du pays. Il affirme que la Révolution a formé de nombreux cadres militaires et universitaires. D'ailleurs, poursuit-il, «à l'Indépendance, l'aviation de l'Algérie était plus forte que celle de la Tunisie et celle du Maroc, toutes deux réunies». Et à son collègue le colonel Chaïchi Baghdadi de renchérir : «La formation militaire était décidée lors du Congrès de la Soummam, dont le but était de former des unités de combat, organisées.»