Le tournage du film documentaire Houdjoum 20 Ao�t 1955 dans les principaux lieux et ruelles o� se sont d�roul�s ces �v�nements de grande importance, tire � sa fin. Produit par l'Onec (Organisation nationale des enfants de chouhada), r�alis� par Osmani Ahc�ne, l'ancien �l�ve du grand r�alisateur fran�ais Ren� Vautier, et dont l'�criture du sc�nario a �t� confi�e � une commission nationale de suivi de l'ONM (Organisation nationale des moudjahidine), cette "�preuve r�aliste" qui entre dans le cadre d'un programme national de r�alisation de 15 films sur la guerre de Lib�ration, est une œuvre a but essentiellement informatif sur les atrocit�s commises � l'encontre de la population locale, qui ont d�bouch� sur le bilan lugubre de 12 000 morts. Une panoplie d'acteurs nationaux venus de Bordj-El-Kiffan ainsi que quelques acteurs locaux en sont les principaux interpr�tes. Pr�s de 750 millions de centimes ont �t� allou�s pour sa r�alisation, un budget jug� "insignifiant" par le r�alisateur. Un projet qui tenait � cœur au r�alisateur Amar Laskri. Deuxi�me incursion, apr�s "Malhamat 20 ao�t" mise en œuvre en 2001, dans la reconstitution difficile des �v�nements qui ont couronn� la tenue de "La conf�rence de Zaman" pr�sid�e par feu Zighout Youcef. Le recours � des t�moignages vivants d'acteurs de cette p�riode donnerait probablement de l'actualit� � une œuvre qui repose sur l'importance du contenu des images et non sur l'originalit� de leur pr�sentation, comme le veut la d�finition du film documentaire. Elle se rapproche aussi du "cin�ma-v�rit�", un concept pr�n� par le r�alisateur russe Dziga Vertov, et tr�s en vogue dans les ann�es 1930. Focalisant son sujet sur les tortures, tous mod�les confondus, commises � l'encontre des habitants de l'antique Russicada, "c'est un crime contre l'humanit�", nous dit Osmani, et perp�tr�es par Aussaresses, qui y fondait en cette p�riode les piliers de son royaume macabre, le socle de son futur d'ignoble tortionnaire sans remords, le film se voudrait comme une "reconstitution authentique des faits". Ayachi Khemissa, la tortur�e, et dont le r�le a �t� confi� � Lamia Boussekine, fut sollicit�e pour donner son t�moignage sur les faits r�els survenus en cette p�riode. La rencontre est bouleversante, nous raconte le r�alisateur. Les prises de vues dans les principaux endroits : Bouchtata (tenue de la conf�rence de Zaman), El Harrouch (attaque du palais de justice), commissariat 2e arrondissement (les ge�les o� ont �t� commises les tortures), Filfila (qui a vu le massacre au napalm d'une m�re qui allaitait son enfant ainsi que celui d'une fillette de 12 ans morte d'une balle dans le dos)... en sont l'indice r�v�lateur du cachet "r�aliste" qu'on veut imprimer � cette production. Des moudjahidine et anciens combattants pr�sents sur les lieux du tournage ont fondu en larmes, nous renseigne le r�alisateur de Ren� Vautier l'homme de paix. En d�pit de l'importance aux niveaux local et, par cons�quent, national et m�me international, o� il est pr�vu une pr�sentation de ce film documentaire, beaucoup d'acteurs de Skikda auraient �t� "�cart�s" du casting. Chose qui a provoqu� leur m�contentement. "On ne nous a pas sollicit�s pour jouer des r�les, l'histoire de notre ville nous concerne, nous aussi", s'�crient-ils en chœur. Bien que le r�alisateur s'en d�fende �prement, en nous brandissant une K7 audio. "D�s le premier jour du tournage et pendant 48heures, j'ai fait un appel � la radio locale, ceux qui sont venus on ne les a pas refus�s", dira-t-il. Les acteurs contact�s sont d'avis qu'"un casting se fera au moins 15 jours avant le tournage, on ne veut pas qu'on soit des simples figurants". Il n'en demeure pas moins que ces rebondissements nous rappellent l'atmosph�re qui a r�gn�, il y a de cela trois ans, soit pendant les pr�paratifs du tournage de... Malhamat 20 ao�t1955. Skikda, c'est aussi la ville qui a vu la premi�re manifestation "Alg�rie alg�rienne : Abbas au pouvoir" le 28/09/61, qui a enregistr� l'explosion de 07 bombes en une m�me journ�e, le 18/06/55, surnomm�e l'ann�e des 7 bombes, ainsi que la mort de 14 personnes par des tirailleurs s�n�galais lors du d�barquement des forces anglo-am�ricaines, le 23/07/43, et dont l'oraison fun�bre fut prononc�e par Ferhat Abbas... Des faits qui m�ritent qu'on y accorde de l'importance.