Séance La Cinémathèque algérienne a abrité, lundi, deux projections de films documentaires : L?Algérie en flammes et L?Aube des damnés. Le premier, un moyen métrage, raconte les moudjahidine dans le maquis, leur combat contre l?armée coloniale et leurs patrouilles à travers le maquis. Le second est un long métrage qui retrace le combat des peuples soumis au colonialisme pour leur liberté. Les deux films sont réalisés par René Vautier, l?un pendant la Révolution, l?autre, au lendemain de l?indépendance. Et comme le reste de son ?uvre cinématographique, ces deux films s?inscrivent dans l?Histoire et dans le devoir de mémoire. Cette projection entre dans le cadre d?un projet de film avec le cinéaste René Vautier, dont le tournage a commencé le 12 septembre et se poursuivra jusqu?au 10 octobre. Le film a pour titre : René Vautier, contre vents et marées. Et à cet effet, l?association Playtime, initiatrice du projet, compte organiser plusieurs projections itinérantes à travers l?Algérie. L?objectif, plutôt l?enjeu de ce film documentaire sur René Vautier, se traduit par cette intention de refaire une dernière tournée de «ciné-pop» avec Vautier, puisqu?il était l?initiateur de ce projet dans les années qui ont précédé l?indépendance, déclare Leïla Morouche, responsable de l?association. En effet, René Vautier, à l?époque directeur du centre audiovisuel d?Alger de 1962 à 1966 a initié «ciné-pop» ; ce cinéma sillonnait le pays pour projeter des films engagés permettant d?instaurer un dialogue avec la population et faire naître une réflexion grâce aux images, explique la même source. Les films que l?association Playtime compte projeter lors de ses différentes pérégrinations ont pour thématique la Guerre de libération nationale, ce sont donc les films de René Vautier et des films du patrimoine cinématographique algérien qui seront montrés au public, invitant celui-ci, notamment les jeunes, à interroger l?Histoire, à dialoguer avec la mémoire, à faire parler leur regard sur la guerre, ce passé qui nous semble si lointain mais qui est, en réalité proche, puisque les images de René Vautier restent d?actualité, à partir du moment où l?Algérie, plus de quarante années après l?indépendance, est en révolution. Enfin, ces projections tentent d?instaurer un dialogue, jeter une passerelle entre la génération de Vautier et les jeunes générations, discuter autour d?une histoire commune, mais que la France et l?Algérie essaient rarement d?écrire. Deux histoires qui diffèrent, s?opposent parfois, mais, en tout cas, se complètent et parfois se ressemblent. «Ainsi, nous voulons nous plonger dans l?Histoire et travailler sur la mémoire mais aussi parler du présent, et de l?avenir, en fait dresser un état des lieux avec des Algériens», conclut Leïla Morouche.