La polémique engendrée par la charge de travail imposée par le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, reprend de plus belle. L'épisode étalé sur la place publique suite à des déclarations faites par le meneur de jeu du FC Valence, Sofiane Feghouli, qui affirmait que son modeste rendement, sous le maillot de la sélection, pendant la CAN-2013 et au sein de son équipe, après l'épreuve continentale durant laquelle les Verts ont quitté la scène dès le premier tour, remonte à la surface quelques jours avant le début de la Coupe du monde. Lors de la zone mixte organisée la semaine dernière au niveau du CTN de la FAF à Sidi-Moussa, un joueur, Sofiane Feghouli, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer le trop-plein de charge physique imposée aux joueurs de l'EN pendant la première phase de préparation des Verts en vue du Mondial brésilien. La vedette de Valence qui a confié qu'il ressent une grosse fatigue, lui qui a rejoint le stage de l'EN à Alger quarante-huit heures après la fin de la Liga, s'est offusqué sur le contenu du travail effectué sous les ordres du staff de Coach Vahid.«Je ne vous cache pas que je suis très fatigué. La charge physique est intense. On travaille très dur. On fait du biquotidien, parfois plus de 2 heures sous la chaleur. Il n'est pas facile de supporter tout ça. On verra dans les semaines qui arrivent comment ça va se passer. Espérons qu'on pourra récupérer rapidement», a-t-il signifié aux journalistes présents au CTN de Sidi-Moussa. Des propos qui ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Vendredi, soit plus de quatre jours après la zone mixte des joueurs, le sélectionneur des Verts trouvait, au cours du point de presse organisé à Genève à la veille du match amical face à l'Arménie, l'occasion de répliquer au stratège de Valence. Estimant que le «groupe a bien répondu au travail de régénération effectué à Sidi Moussa», Halilhodzic épinglera, sans le nommer le numéro 8 du club Che. «Ecoutez, je n'ai aucun problème avec Feghouli. S'il est fatigué, il n'a qu'à se retirer. Il ne faut pas, à chaque fois, trouver des excuses. Tous les autres joueurs ont été satisfaits du travail qu'on a fait durant cette première partie de préparation. Il n'y a eu aucun problème de fatigue chez les joueurs. Tout le monde a bien travaillé sans aucun problème. Tout le groupe est prêt et il n'y a aucun blessé, à l'exception de Ghilas qui a reçu un coup à la cheville. Nous avons effectué un travail exceptionnel, adapté au nombre de matchs qu'on va jouer au Brésil. Les joueurs ne souffrent d'aucun problème musculaire, c'est une première depuis trois ans», a-t-il déclaré relevant, statistiques à l'appui, que «Feghouli a joué en tout 59% des matchs de son club. Sur les 56 matchs disputés par Valence cette saison, il a joué seulement 19 parties au complet, et 31 en tant que titulaire. Tous les joueurs souffrent au début du stage de la fatigue, mais après, tout rentre dans l'ordre». Sur sa lancée, le technicien bosnien s'appuiera sur l'exemple du joueur de Grenade, Yacine Brahimi, qui «n'est pas, non plus, fan du travail physique» mais qui «s'est exercé comme tout le monde» affirmant que «Sofiane(...) n'aime pas trop faire d'efforts physiques ou peut-être il n'a jamais suivi ce genre de programme auparavant.» Plus direct, Halilhodzic rappelle l'épisode de la CAN-2013 et tranche sur la certitude que Feghouli trouve toujours à redire concernant ses méthodes de travail. «C'est toujours lui qui se plaint de la fatigue, comme ce fut le cas après la CAN-2013, et je sais pourquoi il dit ça. Moi, je connais mon travail et je sais ce que je suis en train de faire.» Avant de fermer cette parenthèse, Halilhodzic rappellera que l'EN « prépare un Mondial, pas un championnat de quartier sur Alger» et de conclure : «Je préfère qu'ils disent qu'on travaille beaucoup et qu'on est fatigué que le contraire. La Coupe du monde nécessite une grande exigence, car on n'ira pas là-bas en touristes.»De quoi faire baisser un petit peu la tension à la veille d'une compétition majeure pour laquelle joueurs, staff technique et dirigeants ont besoin de sérénité. L'échange Feghouli- Halilhodzic, dans son troisième épisode (le second s'est déroulé à la veille du match de mars dernier face à la Slovénie quand Feghouli a décidé de se faire extraire une dent de sagesse au lieu de se présenter au stage de l'EN), paraît servir la cause d'une énième polémique dont les tenants et aboutissants sont loin d'être identifiés.