Le verdict de l'affaire de l'ex- directeur de l'établissement pénitentiaire de Serkadji jugée en appel a été mis sous huitaine. La décision a été prise par le juge de la huitième Chambre de la cour d'Alger, après une longue plaidoirie de la défense. Le parquet quant à lui a requis l'aggravation de la peine. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Condamné en première instance par le tribunal de Bab-El-Oued à un an de prison avec sursis, le procès en appel de l'ex- directeur de la prison de Serkadji a eu lieu jeudi dernier au niveau de la cour d'Alger. Un procès qui a vu la défense plaider la relaxe, considérant que «l'ex- directeur de l'établissement pénitentiaire avait fait l'objet d'un complot», rejetant ainsi le chef d'inculpation sur la base duquel a été poursuivi le mis en cause soit l'article 167 du code de l'organisation pénitentiaire. Cela dit, l'affaire en elle-même remonte à juillet 2013, lorsque le journal Echourouk a publié dans ses colonnes une interview d'un détenu, en l'occurrence l'ex- milliardaire de la ville de Koléa, Achour Abderrahmane. Ce dernier, poursuivi dans plusieurs affaires, purge une peine de 20 ans de prison ferme au niveau de la prison de Serkadji. Le procès en première instance a eu lieu après que le ministère public et deux des adjoints de l'ex- directeur aient déposé plainte à l'encontre du prévenu pour «négligence» conformément à l'article 167 du code de l'organisation pénitentiaire. En effet, l'interview qui a été donnée par Achour Abderrahmane aux deux journalistes avait été, selon la défense, «autorisée par le ministère de tutelle, soit le département de la justice pour réaliser un reportage sur l'insertion des détenus». «Le directeur d'alors avait, malgré les dispositions prises pour la sérénité de l'établissement, été surpris de voir que Achour Abderrahmane ait fait une interview. D'ailleurs, un de ses adjoints avait déclaré au préalable que le détenu en question se trouvait dans la bibliothèque. Or, devant le juge instructeur, ce même directeur-adjoint avait tenu un autre son de cloche. Il avait affirmé tout à fait le contraire, soutenant l'idée selon laquelle Achour est sorti de sa cellule, après accord du directeur de l'établissement », a-t-on indiqué. Des propos que l'avocat de la défense avait battu en brèche lors de sa plaidoirie, en affirmant, preuve à l'appui, «que dans l'un des passages du reportage, les deux journalistes avaient indiqué qu'a leur arrivée à la bibliothèque, ils avaient trouvé dans un coin une imposante carrure en train de citer le Coran. En s'approchant de lui, ils découvrirent que c'était bien Achour Abderrahmane», a indiqué l'avocat de la défense. En effet, Me Khaled Bourayou avait soutenu devant le président du tribunal pénal «qu'il s'agissait bien d‘un plan concocté entre les deux journalistes et le ministère de la Justice, visant à interviewer Achour Abderrahmane qui se trouvait délibérément à l'intérieur de la bibliothèque». Selon la même source, «les deux directeurs-adjoints ont fait de faux témoignages et les deux journalistes sont revenus sur leurs écrits lors de leur audition par le juge instructeur». L'affaire est mise en délibéré. Le verdict sera connu jeudi prochain.