Erig�e il y a une quarantaine d'ann�es sur les hauteurs de Yakouren � moins de 500 m du centre-ville, la cit� du 5-Juillet n'est pas viabilis�e � ce jour. Les treize voies d'acc�s qui desservent les quelque 150 lotissements implant�s anarchiquement — certaines maisons ne disposent pas d'ouvertures, selon le comit� de la cit� — baignent dans la gadoue en hiver et les poussi�res envahissantes en �t�. Les torrents d'eau boueuse d�valant de la montagne provoquent d'�normes d�g�ts aux maisons et aux routes d�pourvues de trottoirs et de caniveaux et sur lesquelles seuls les tracteurs peuvent s'aventurer. Pour sortir de leurs maisons, les habitants sont oblig�s de porter des bottes dont ils ne se d�barrassent qu'� la sortie du quartier pour les troquer contre les souliers emport�s dans un sachet. Actuellement, le quartier empeste les mati�res f�cales et les eaux us�es. L'ancien r�seau d�verse sur une portion de route en attendant d'�tre raccord� au nouveau dont les travaux s'�ternisent, causant de s�rieux dommages � la conduite d'AEP. Nul ne semble se soucier des regards du r�seau laiss�s b�ants au m�pris du danger que cela fait encourir aux pi�tons. Dans l'�num�ration de leurs probl�mes, les d�l�gu�s du nouveau comit� install� jeudi n'oublient pas le r�seau �lectrique install�, selon eux, anarchiquement � l'image des fils pendant au-dessus de certaines maisons ou de ce pyl�ne implant� au milieu d'une �troite veinelle. Des citoyens �voquent �galement le danger que fait peser sur eux la ligne haute tension qui traverse de part en part leur cit� au-dessus de la route principale et du portail de l'�cole primaire. Le nom de "cit� rurale" colle � la peau de ce quartier o� l'hygi�ne est absente. Beaucoup de familles cohabitent avec leur cheptel et le fourrage. L'AEP est le probl�me nodal de ce quartier au destin controvers�. Les centaines d'habitants sont aliment�s en �t� par des citernes qui sont prises d'assaut, � tel point que certains, � l'image de la vieille N. T., se r�signent � s'alimenter � partir d'un puits. La r�gularisation des locataires en 1994/95 auxquels furent c�d�es les propri�t�s au prix symbolique de 250 DA le m2 a suscit�, selon nos interlocuteurs, la convoitise de la mafia du foncier qui s'est empar�e de lots pr�lev�s sur la lisi�re de la for�t et sur des bassins de d�cantation vendus � 950 DA le m2 avant de faire l'objet de transactions. D�cid�s � en finir d�finitivement avec ces sempiternels probl�mes, les habitants qui se disent marginalis�s par les pouvoirs publics et les autorit�s locales successives ont d�sign� un comit� d'urgence pour prendre attache, d�s ce lundi, avec les services concern�s lors d'une r�union avec la da�ra et l'APC. La vice-pr�sidente de l'APC qui nous a re�u ne nie pas les probl�mes v�cus par les habitants de la cit�. "Une situation ant�rieure � la gestion de l'APC", souligne Mlle Harbi Kahina, mais qui constitue tout de m�me, selon elle, l'un des soucis majeurs de l'assembl�e en pr�cisant toutefois que l'affaire de la viabilisation incombe en principe l'agence fonci�re. Elle poursuit en indiquant que pas plus tard qu'hier l'APC s'�tait d�plac�e sur les lieux avec l'entrepreneur charg� de la r�alisation du r�seau d'assainissement pour s'enqu�rir de la situation. La cit� du 5- Juillet, dont beaucoup de maisons sont parachev�es avec des mat�riaux recycl�s (t�les, parpaings...), n'a jamais b�n�fici� d'un programme de r�sorption de l'habitat pr�caire, selon les citoyens. Elle appara�t comme une grosse verrue au milieu du beau visage de cette ville consid�r�e autrefois comme la Suisse nord-africaine. Beaucoup d'espoir repose sur la r�union de lundi. Nous y reviendrons.