Point de dissolution de l'Assemblée populaire nationale. La question ne figure nullement dans l'agenda du pouvoir. Le Premier ministre a mis fin aux supputations. Louisa Hanoune, qui avait fait de la dissolution de l'APN son cheval de bataille, avait pourtant laissé entendre que le président de la République avait été sensible aux arguments qu'elle lui avait exposés à ce sujet. Nawal Imès- Alger (Le Soir) Abdelmalek Sellal a signifié la fin de la récréation. Sans ambiguïté aucune, le Premier ministre met un terme au débat sur la nécessité ou pas de dissoudre l'Assemblée populaire nationale. Depuis les travées du Sénat, il affirmait que «la dissolution du Parlement à laquelle ont appelé certains partis politiques n'a jusqu'à présent pas été inscrite dans l'agenda du gouvernement», ajoutant que «nous n'avons pas réellement évoqué cette question qui relève des prérogatives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, conformément à la Constitution». Tout ce que peuvent visiblement les partisans de la dissolution de l'APN, c'est un «renforcement et l'élargissement des prérogatives du Parlement avec ses deux Chambres» dans le cadre du projet de la Constitution soumis aux partis et personnalités nationales. Des précisions de taille qui interviennent au moment où une partie de l'opposition – mais pas seulement – réclame avec insistance la tenue d'élections législatives anticipées. Louisa Hanoune avait été en tête de file des personnalités politiques réclamant la dissolution de l'APN. La revendication de Hanoune n'est point récente. Depuis plusieurs années, la première responsable du Parti des travailleurs porte un regard très critique sur la composante de l'Assemblée populaire nationale et parle de députés mal élus qui ne méritent pas leur place au sein de l'hémicycle sauf que depuis quelques semaines, Hanoune semblait convaincue que ce projet était sur le point de se concrétiser. En témoignent ses déclarations à l'issue de sa rencontre avec le président de la République après la cérémonie d'investiture de ce dernier. Hanoune affirmait alors avoir évoqué clairement la question de la dissolution du Parlement avec Bouteflika qui, dit-elle, s'était montré très réceptif et lui avait demandé dans quelle mesure cela était «faisable». Question à laquelle Hanoune a répondu que cela était réalisable à condition de réunir les meilleurs moyens de garantir une élection libre et transparente. Qu'a-t-il bien pu se passer depuis pour que le Président change d'avis ? A moins que cela n'ait réellement jamais fait partie des projets du pouvoir et que Louisa Hanoune, pourtant ayant la réputation d'être une «source autorisée», ait été induite en erreur cette fois-ci. Elle est du moins contredite par le Premier ministre.