Le deuxième et dernier jour hier des assises nationales de la santé s'est déroulé sur fond de tension. Des syndicats du secteur ont quitté leur atelier de travail dénonçant le fait qu'un certain nombre de leurs propositions n'ont pas été prises en considération lors de l'élaboration du rapport. Pour sa part, le ministre de la Santé a annoncé un vaste mouvement des directeurs de la santé. Boudiaf n'y a pas été de main morte pour dénoncer les dysfonctionnements, au niveau régional notamment. F.-Zohra B. Alger (Le Soir) Coup d'éclat hier lors des assises de la santé quand des syndicats du secteur ont claqué la porte de l'atelier traitant du système national de santé, éthique déontologie et organisations professionnelles. Les présidents du Syndicat national des praticiens la santé publique (SNPSP) le docteur Merabet, celui du SNPSSP, le docteur Yousfi et celui du Syndicat des psychologues M. Keddad ont protesté énergiquement contre le fait que leurs propositions n'aient pas été retenues. Ils diront ainsi que le point concernant l'abrogation de l'activité complémentaire n'a pas été retenu alors qu'il a été proposé par la majorité. Ils citeront aussi les questions relatives au service civil, la carte sanitaire et le rattachement de la sécurité sociale au ministère de la Santé ainsi que la carte sanitaire. «Nous déplorons le fait que des points ayant fait consensus n'aient pas été retenus et d'autres pas cités, a dénoncé le docteur Yousfi. Pour ce dernier, les syndicats s'attendent à une décision politique pour que le changement soit opéré. «Nous avons préparé notre travail depuis des mois que nous avons aussi remis au ministère et nous l'avons concrétisé en le proposant au niveau des ateliers. Le premier jour nous avons travaillé dans une sérénité totale et on s'est mis d'accord sur un consensus. Nous avons donc été surpris à la lecture du rapport d'apprendre que nos propositions n'ont pas été retenues. Nous demandons au ministère que les propositions de la majorité soient respectées» a déclaré le docteur Yousfi. Il dira aussi ne pas vouloir cautionner un rapport fait pour les minorités. Pour leur part, les responsables du ministère de la Santé se sont rapprochés des syndicalistes pour mettre fin à la protestation en assurant que finalement les propositions des syndicats seront prises en considération dans le rapport et mentionnées. C'est le ministre de la Santé qui tranchera la question à la fin de la séance plénière en s'engageant personnellement à recevoir les propositions des syndicats d'ici jeudi. «Tout ce qui a été dit lors des ateliers et qui n'a pas été rapporté dans les rapports, les syndicats pourront me le faire parvenir», a assuré le ministre. Pour leur part, les responsables du ministère de la Santé diront concernant les activités complémentaires que le secteur veillera à ce qu'une réponse adaptée soit trouvée pour mettre fin à toutes les aberrations concernant les activités complémentaires.
Il a dénoncé des dysfonctionnements : Le ministre annonce un vaste mouvement des DSP Réuni hier avec les directeurs de la santé publique en marge des Assises nationales de la santé, le premier responsable du secteur a passé au peigne fin les rapports succincts présentés par chaque responsable. Il n'a pas manqué de rappeler à l'ordre un certain nombre d'entre eux les appelant à booster leurs activités sur les aspects sensibles du secteur. Suite à cette rencontre et lors d'une conférence de presse le ministre de la Santé a annoncé un vaste mouvement dans le corps des DSP, précisant qu'il touchera même ceux d'entre eux qui ont été récemment nommés à leurs postes. Le ministre a appelé les responsables à mettre la main à la pâte et à prendre sérieusement en charge les problèmes rencontrés et les préoccupations des malades. Le ministre a ainsi donné instruction pour la saison estivale et le mois du ramadhan de bénéficier d'actions spéciales et davantage d'actions et de vigilance s'agissant de la prise en charge des malades. Le ministre a aussi appelé à la réhabilitation des médecins généralistes qui, selon lui, doivent prendre en charge les préoccupations des malades. Le ministre, s'adressant aux DSP leur a clairement signifié ou « de travailler ou quitter leurs postes ». F.-Z.B. Sécurité sociale Son éventuel rattachement au secteur de la santé décrié Autre point de discorde hier lors des Assises nationales de la santé, le rattachement de la sécurité sociale au secteur de la santé. Proposée lors d'un atelier, et déjà évoquée à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, cette option ne semble pas faire l'unanimité. Pour des responsables de la caisse présents aux assises, la sécurité sociale étant un bailleur de fonds doit être séparée de l'utilisateur «pour une meilleure orthodoxie de gestion», ont-ils précisé. Ils rappelleront en outre que la sécurité sociale n'est pas uniquement confinée à l'assurance maladie mais fait aussi des activités de recouvrement. Ils citeront aussi les risques liés aux maladies professionnelles et aux accidents de travail, la retraite et l'allocation chômage. Ils préciseront néanmoins que les relations doivent exister entre les deux secteurs ministériels, notamment sur les forfaits par pathologie.