Le processus d'enregistrement des médicaments est long et souffre de manque de visibilité. Le constat est établi par l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop). Son président plaide pour un dispositif plus fluide. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Des lenteurs et une absence de lisibilité caractérisent la chaîne devant mener à l'enregistrement d'un médicament, étape primordiale précédant la mise sur le marché de tout médicament. Pas question pour autant de supprimer cette étape, meilleur moyen pour sécuriser le marché mais Abdelouahed Kerrar plaide pour un enregistrement plus «fluide» qui, selon le président, de l'Unop, est «une question de moyens» à mettre en place au plus vite. Il intervenait au cours d'une session de formation destinée aux journalistes et visant à vulgariser le complexe processus d'enregistrement des médicaments. Une occasion pour Malik Aït Saïd de faire une rétrospective des textes régissant l'enregistrement. Il dira que pour mettre sur le marché un médicament, les opérateurs devaient nécessairement passer par l'enregistrement ou une autorisation temporaire lorsqu'il s'agit de produits vitaux en attendant leur enregistrement. Pour certains produits, un arrêté de 2010 permet seule à la pharmacie des hôpitaux de les importer. En théorie, il faut 120 jours pour qu'un médicament reçoive une autorisation de mise sur le marché. La pratique est tout autre. Les produits devant passer par plusieurs phases d'expertise, Malik Aït Saïd évoque un manque flagrant de visibilité, notamment en ce qui concerne le comité technique d'experts cliniciens. Il affirme que la composante de ce comité n'est pas connue et nul n'est en mesure de dire à quelle périodicité ce comité se réunit. Pire encore, les opérateurs n'ont pas assez d'informations sur les produits enregistrés ou en voie d'enregistrement. L'arrêté datant de 2005 fixant les délais d'examen des demandes d'enregistrement des produits pharmaceutiques fixe le délai à cinq mois maximum. Un délai impossible de respecter, selon Malik Aït Saïd, avec cinq pharmaciens au niveau de la direction de la pharmacie. «C'est humainement et matériellement pas possible», dit-il et la direction de la pharmacie ne peut en aucun cas respecter ce délai. En dépit de ces entraves, le marché algérien restait attractif en raison des facilités accordées aux opérateurs étrangers désireux d'enregistrer un médicament. Un laboratoire n'a pas besoin d'une présence pour faire enregistrer son produit, il peut se faire représenter sans compter que son site de production ne fait pas l'objet de visites, contrairement à ce qui se pratique dans d'autres pays y compris les pays voisins. Selon Malik Aït Saïd, l'Algérie est «championne du monde de la facilité» car aucun pays au monde ne permet à un fournisseur de pénétrer aussi facilement dans son marché. A titre d'exemple, la Tunisie, le Maroc, et l'Egypte sont plus rigoureux.