Jamais l'actuel patron du FLN n'a été aussi offensif et agressif à l'endroit de ses adversaires intramuros comme il en a fait preuve hier, mardi, à l'occasion de la session ordinaire du comité central du parti.M. Kebci -Alger (Le Soir) Un conclave que tout le monde appréhendait tant les deux camps, celui de Amar Saâdani renforcé à l'occasion par le mouvement des redresseurs à leur tête Abdelkrim Abada, et celui des partisans du retour à la tête du front de Abdelaziz Belkhadem, étaient, chacun, déterminés à faire l'ombre à l'autre. Et sur ce chapitre, le premier a pris le dessus avec la présence à cette session de pas moins de 272 membres du comité central en sus de dix procurations. Soit un quorum largement dépassé pour la tenue de cette session et ce, conformément à l'article 13 du règlement intérieur du parti. Ce que Saâdani brandira de prime abord, comme un trophée, avant de se livrer à un véritable règlement de comptes, avec ses adversaires. «Je regrette grandement ce qui arrive au FLN, à ses militants qui ne lui veulent que du bien au moment où d'autres portent gravement atteinte à son image», dira-t-il, non sans rappeler que le comité central a eu à régler définitivement le problème de la légitimité. «Ceux qui veulent travestir la réalité, se trompent, qu'ils regardent en face», ironisera-t-il. Ceci non sans inviter Abdelaziz Belkhadem à être du rendez-vous, ce dernier ayant préféré faire l'impasse, lui qui conditionnait sa participation par la présence de ses partisans dont certains ont vu leurs activités partisanes gelées. «Nous acceptons à ce que chacun exprime ses idées et ses avis mais dans les structures du parti, pas dans les cafés et les restaurants». Et de poursuivre : «nous n'avons aucun intérêt à exclure quiconque mais nous ne laisserons personne agir en dehors des structures du parti. Que ceux qui ont des avis viennent les exposer à l'intérieur du parti». Comme pour mieux enfoncer le clou, Saâdani informera l'assistance que tous les membres du comité central sont membres de la commission de préparation du prochain congrès du parti, prévu l'année prochaine. «Personne n'est exclu des préparatifs du prochain congrès», dira-t-il, un congrès que Saâdani se veut «rassembleur, celui des militants, pour protéger et renforcer le parti». Comme se sentant évoluer sur du velours devant un auditoire acquis, le secrétaire général du FLN vilipendera Belkhadem et certains de ses partisans, ses adversaires il n'y a pas longtemps. «Je n'ai de problème avec personne. Nous ne sommes pas venus pour exclure mais pour rassembler. Trouvez-vous normal que le parti change de SG tous les six mois ?», allusion au clan Belkhadem qui tenait à inscrire à l'ordre du jour de cette session un autre point, celui de l'élection d'un nouveau secrétaire général du parti. «C'est lui (Belkhadem, ndlr) que j'ai eu à voir le premier, une fois que j'ai décidé de postuler au poste de secrétaire général du parti», dira-t-il. «Je suis avec toi mais écarte des ministres», m'a-t-il dit. Et Saâdani invitera Belkhadem, qu'il accusera, au passage, de vouloir revenir à la tête du front pour postuler à la magistrature suprême du pays, à un face-à-face télévisuel, «s'il le veut». Lui qui a été «élu» secrétaire général du FLN, en 2003 à Djelfa, alors «qu'il n'avait même pas le statut de membre du comité central», révélera-t-il. Et de s'en prendre à certains ministres dont il prendra soin de ne pas nommer mais que tout le monde aura deviné. «Le monopole au FLN doit cesser. 20 ans ministre, barakat». «Qu'est-ce que vous avez apporté en contrepartie au FLN ?» s'interrogera-t-il faussement. Et de promettre de hisser le FLN au pouvoir et «à ce moment-là, tout le monde pourra prendre son chemin». Révision constitutionnelle Saâdani chez Ouyahia ce jeudi C'est ce jeudi que Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, se rendra à la présidence de la République pour répondre à l'invitation du ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République dans le cadre des concertations autour du projet de révision constitutionnelle. Et les propositions du vieux front, à l'occasion, seront finalisées ce mercredi dont les plus en vue sont la séparation des pouvoirs et l'officialisation de tamazight.