En cette période de Ramadhan, le débat se concentre sur le coût du couffin. L'extraordinaire parcours au Brésil des Verts accapare également en grande partie l'attention populaire. Chaque citoyen refait son match et les discussions sont interminables. Le volet sécuritaire est quelque peu mis de côté. C'est tant mieux. Cela veut dire aussi que la situation est en nette amélioration, notamment au centre du pays. Mais comme on dit, le risque zéro n'existe pas. Partant de ce principe, nous sommes donc allés taquiner un haut responsable sécuritaire pour lui arracher quelques confessions en cette période précédant le mois sacré, période utilisée, il y a quelques années, par les salafistes armés pour redoubler de férocité et commettre plus de meurtres et de destructions. Pour des raisons sociologiques, politiques et géographiques, les islamistes armés réservaient, à chaque Ramadhan, un traitement spécial à la wilaya de Boumerdès. Notre interlocuteur a les compétences nécessaires pour donner un avis d'expert. De plus, il est sur le front de la lutte anti-terroriste depuis le tout début de la bataille. Comme entrée en matière, nous avons fait référence au Ramadhan 2013 durant lequel on a vu des familles femmes et enfants sortir en très grand nombre se rendre dans les stations et les villes balnéaires pour veiller jusqu'à l'aube. Certaines familles ramenaient leurs repas pour rompre le jeûne sur le sable. On a même vu des dizaines de commerçants en habillement, installer à quelques jours de l'Aïd-El-Fitr leurs étals sur le sable. Qu'en est-il pour cette année ? Est-ce que cette ambiance va s'étendre vers les communes de l'intérieur et du piémont de la wilaya ? C'est nos questions adressées à l'officier supérieur. Notre interlocuteur avait de l'assurance dans sa réponse. «Ce sera mieux et c'est valable pour toutes le communes de la wilaya. Ceci dit, ne nous leurrons pas, le risque zéro n'existe pas. Pour parer à toute éventualité, nous avons mis en place un plan spécial pour le Ramadhan et la saison estivale. Nous nous attendons effectivement à un rush sur les villes de la wilaya comme par exemple celle de Dellys dont la population va certainement doubler.» Démantèlement des groupes de soutien et le rejet total des terroristes par les jeunes Mais nous revenons rapidement sur l'objet essentiel de notre visite à savoir ce qui reste des capacités de nuisance pouvant venir du reliquat des groupuscules Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dans la wilaya de Boumerdès qui est, comme on l'a vu plus haut, au niveau du centre du pays, une région importante dans l'organisation du GSPC puis d'Aqmi. «Ils (les terroristes ndlr) ne leur restent pas beaucoup. Le démantèlement des réseaux de soutien a largement contribué à la neutralisation des groupes restants. Ce qui leur rend la tâche difficile voire impossible pour organiser une action violente. Plus important, ils sont totalement rejetés par les jeunes. Par conséquent, ils ne peuvent plus recruter. Leurs sources de financement se sont aussi taries. Ces derniers temps, il n'y a eu aucun payement de rançon, ni racket de fellahs constatés. Par ailleurs, l'essaimage du territoire par les forces de l'ordre empêche tout mouvement des terroristes», dira l'officier avant d'ajouter avec une assurance inhabituelle «il y a quelques mois, je vous ai parlé de terrorisme résiduel ; maintenant cette étape est dépassée, nous sommes entrés dans celle de l'éradication finale.» Selon lui, les quelques terroristes restants et qui sont natifs de la wilaya de Boumerdès n'arrivent plus à s'approcher des localités dont ils sont originaires. «Ils rôdent ailleurs, en dehors de notre wilaya et s'ils s'avisent à s'approcher des villes ou villages d'où ils sont natifs, ils seront vite repérés et mis hors d'état de nuire», dira-t-il citant comme exemple les derniers terroristes éliminés, il y a de cela quelques semaines, au niveau des localités du sud de Boudouaou. Effectivement, des éléments armés ont tenté de nouer des liens dans la région de Bouzegza d'où ils sont originaires. Rapidement, les forces de l'Armée ont eu vent de leur mouvement. Elles ont déclenché un ratissage pour neutraliser ce groupe qui s'est soldé par l'élimination de plusieurs éléments d'Aqmi. On peut, d'une manière générale, dire que les services sont sur un processus irréversible d'élimination d'Aqmi dans la wilaya de Boumerdès qui est, rappelons-le, une région importante ; elle est en effet le trait d'union entre deux régions politiquement très importantes que sont l'Algérois et la Haute Kabylie. Cela n'a pas été fait sans de grands sacrifices. On peut, en outre, dire que le haut commandement de l'Armée a accordé une grande importance à cette région de Basse Kabylie. L'Armée a en effet toujours désigné, à la tête des divers services de sécurité, des hommes d'une grande efficacité, qui ont travaillé dans la discrétion et sans faire de vague. La région de Boumerdès a été une étape importante pour certains d'entre eux. On peut dire aussi que le combat mené à Boumerdés a produit des généraux (ANP et Gendarmerie) et de hauts cadres pour la Police. Pour leur réussite sur le terrain , certains se sont vu confier de hautes fonctions. Le dernier qui est toujours sur le terrain et qui sera promu à partir de juillet prochain pour faire partie de l'élite d'où sont puisés les hommes qui ont la charge de ce haut commandement de l'Armée. Ces hommes, dont beaucoup ont «fait Boumerdès» constituent le capital expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme recherchée au niveau mondial. Néanmoins un autre combat, plus important, reste à faire. Il relève de l'élite politique locale, si tant est que cette élite existe bien. Cette élite a désormais pour tâche, de revenir sur le terrain pour éradiquer les avatars idéologiques islamistes, véritables terreaux du GIA, du GSPC puis d'Aqmi. Cette élite a, en outre, pour mission de lutter contre la corruption qui gangrène la société afin de donner un autre visage à Boumerdès, terre de combat des Wilayas III et IV mais pendant longtemps souillée. Abachi L. CHU DE TIZI-OUZOU : Il réalise 850 interventions par an et des greffes rénales Le service de chirurgie thoracique fermé dès le mois prochain ! Coup dur pour les milliers de malades de la wilaya de Tizi-Ouzou relevant de pathologies thoraciques, vasculaires et de la greffe rénale, assurées avec succès depuis son ouverture il y a deux ans par le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire. Ce service, véritable fleuron de la médecine qui réalise 850 interventions/an et forme des chirurgiens de la spécialité va être fermé le mois prochain, selon des sources hospitalières sûres. Selon ces sources, la décision qualifiée de grave et d'irréfléchie par le milieu médical est le fait de la décision prise par le DRH du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a fait fi de la décision de la commission interministérielle et des représentants du syndicat lors de la dernière réunion assortie d'un P-V mentionnant le maintien des services de chirurgie thoracique et cardiovasculaire du CHU Mustapha, du CHU Maillot, du CHU de Tizi-Ouzou et du CHU de Constantine pour la chirurgie thoracique. Mais voilà que le DRH a inclus le service de Tizi-Ouzou dans la liste des services ouverts pour la chirurgie cardiaque. Cela alors qu'un service de chirurgie cardiaque à grande capacité vient d'être inauguré par le ministre de la Santé et de la Population lequel répond à la demande de toute la wilaya en matière de pathologie cardiaque. Cette décision relève, pour la population et les malades de la région qui constituaient 80% des patients du CHU Mustapha, d'une grave injustice alors que pour une capacité de 12 lits et deux salles opératoires, le service de Tizi-Ouzou réalise de véritables performances avec son millier d'interventions l'an. Cela alors que la direction générale du CHU de Tizi-Ouzou a consenti un lourd investissement pour équiper le service en équipements adéquats qui, en définitive, ne servira à rien si l'option initiale venait à être réorientée vers la chirurgie cardiaque qui sera synonyme de fin de mission pour un service dont l'avènement avait été salué par la population du fait qu'il s'agit là d'un véritable problème de santé publique. Des associations de malades et des malades s'opposent déjà fermement à cette décision absurde consistant à enlever une activité qui rend beaucoup de services à la population. S. Hammoum OUED-El-DJEMA A (AIn-Defla) Un chauffeur de poids lourd tué par son propre camion Le drame a eu lieu hier, premier jour du mois de Ramadhan, en fin de matinée, vers 11h, dans la région Est de la wilaya de Aïn-Defla, au niveau du carrefour d'où partent le CW n°56 vers la région de Derrag et la route qui conduit vers Oued-El-Djemaâ. Il s'agit d'un employé d'une entreprise domiciliée à Blida qui effectuait des travaux de réfection de la route pour le compte de la Direction des travaux publics de la wilaya de Aïn-Defla. Le conducteur pour une raison qui reste à déterminer s'est rendu compte que le camion de gros tonnage qu'il conduisait dérapait et chutait dans un ravin profond d'une trentaine de mètres. Pris de panique, mu par l'instinct de conservation, il tombe tout au fond , précédant le camion qui le tue sur le coup. Il a fallu des heures d'efforts aux hommes de la Protection civile pour d'abord dégager le corps du défunt qui se trouvait sous la carcasse du camion qui avait effectué plusieurs tonneaux, puis pour le remonter. Sa dépouille a été évacuée vers la morgue de l'hôpital de Khemis-Miliana. Le défunt était père de famille, âgé de 56 ans, et demeurant dans la wilaya de Blida. La brigade locale de la gendarmerie a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances précises qui ont prévalu à cet accident.