Il est urgent de revoir la notion de liberté des prix a assuré M. Mohamed Medjeber président de la commission nationale des mandataires en fruits et légumes. Il justifiera sa proposition par la nécessité de mettre fin à la spéculation et aux hausses anarchiques des fruits et légumes chez les détaillants. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Comme à chaque mois de Ramadhan les prix des fruits et légumes ont connu une flambée inexpliquée du fait de la disponibilité des produits en profusion en cette saison. Les responsables du ministère du Commerce évoquent, pour leur part, un changement brusque des habitudes de consommation et une forte demande sur un grand nombre de produits dont les prix connaissant une hausse vertigineuse. Dénonçant l'incrimination systématique des intervenants au niveau des marchés de gros, Mohamed Medjeber rappelle que les prix sont libres, comme l'affirment les responsables du ministère du Commerce. Il dira, néanmoins, que les mandataires ne peuvent imposer, un prix aux acheteurs détaillants notamment. «Nous, nous n'achetons pas. Le consommateur doit se rendre compte que les prix changent et augmentent. La veille du Ramadhan, la courgette était vendue 80 dinars, aujourd'hui quatre jours après le début du mois de Ramadhan, elle est à vingt dinars et invendable», précise-t-il. Il évoquera aussi les mêmes chutes des prix pour la tomate, les oignons et les poivrons quelques jours après le début du mois de Ramadhan. Le président de la Commission nationale des mandataires mettra, ainsi, l'accent sur l'importante demande de consommation qui est observée à chaque mois de Ramadhan notamment. A cet effet, il dira qu'il est nécessaire de revoir la notion de liberté des prix et de définir au préalable la marge bénéficiaire des détaillants et revendeurs. Il dira, à ce propos, qu'il est nécessaire de délivrer au niveau du marché de gros un bulletin d'achat qui définit le prix au gros. «Si ces conditions sont réunies, nous verrons si les revendeurs vont appliquer un coefficient par rapport à leurs bénéfices ou appliquer la liberté des prix. Le revendeur devra aussi afficher ses prix», a déclaré notre interlocuteur. Ces mesures doivent être prises selon M. Medjeber, avec comme objectif d'éviter l'anarchie au niveau des prix au détail des fruits et légumes. S'agissant de la disponibilité des fruits et légumes, il évoquera la nécessité d'un plan de culture pour les agriculteurs. «Nous aurons ainsi chaque année, des productions agricoles qui répondent à la demande réelle et éviter ainsi les surproductions et en calculant avec la production de sécurité», explique l'intervenant. «Aujourd'hui, à chaque fellah est donnée une subvention mais on ne lui dit pas quoi faire. Ainsi et selon notre interlocuteur en cas de surproduction et donc de prix bas, les revendeurs n'achètent pas les produits au niveau des marchés de gros. Nous avons à plusieurs reprises écrit aux ministères de l'Agriculture et du Commerce pour débattre de toutes ces questions mais nous n'avons pas reçu de réponse. A leur dernière visite cette semaine au marché de gros, les deux ministres sont restés à peine dix minutes, sans que nous soient évoqués les problèmes de fond», explique le président de la Commission nationale des mandataires. Il dira aussi qu'en dépit de la baisse actuelle des prix au niveau des marchés de gros, les tarifs à la hausse continuent d'être affichés par les revendeurs. «Nous sommes prêts à présenter nos factures pour démontrer la réalité des prix», a assuré notre interlocuteur.