Il n'y a pas eu de bac «politique» selon le directeur général par intérim de l'Office national des examens et concours (ONEC) qui estime par ailleurs que le classement des wilayas a «une portée négative». Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Hier lors d'une conférence de presse, le directeur général par intérim de l'Onec a présenté les résultats officiels des examens des trois cycles de l'enseignement. Selon Brahim Abassi, le taux de réussite enregistré en 2014 pour l'examen du baccalauréat (45,01%), en évolution très lègère de 0,23% par rapport à celui de 2013, reste «en deçà» des objectifs fixés depuis 2008. Certes, une évolution plus ou moins positive du taux est enregistrée durant les dernières années, indiquent des statistiques avancées. Cela même si le taux de 2014 est inférieur à celui de 2012 (62%) et que d'aucuns pourraient y voir une volonté de positiver la réforme du système éducatif lancée voila six ans. Ce faisant, le directeur général de l'Onec estime, et contrairement aux supputations exprimées ici et là, qu'«il n'y a pas eu de bac politique» et que ce taux reflète la valeur ajoutée de cet examen. Un examen marqué, outre le saut qualitatif de la filière mathématique (13,68% entre 2013 et 2014) et une baisse notable et «à analyser» de la filière technique-mathématique (-18%), par la dominance féminine (le taux de réussite des filles atteignant les 67,61% contre 32,39% pour les garçons). Une dominance féminine qu'il s'agit d'analyser, estime-t-on, au-delà de l'intérêt des filles pour les études et la quête de statut social et dans la mesure où le facteur pédagogique ne s'impose pas. Par ailleurs et même si le meilleur résultat enregistré pour l'examen du bac 2014 a été avancé (une moyenne de 18,78% pour un lycéen de Relizane en sciences expérimentales), aucun classement des wilayas n'a été toutefois présenté. A ce propos, Brahim Abassi considérera que le classement des wilayas implique «une compétition malsaine» et a «une portée négative». Ainsi, l'on indique que le classement s'opérera dorénavant par les progrès réalisés par les établissements éducatifs. Une absence de classement qui caractérise également les examens ponctuant les cycles primaire et moyen et dont les taux de réussite sont respectivement de 80,38% (82,81% pour les filles et 78,10% pour les garçons), en hausse de 4,31% par rapport à 2013, et de 59,54% (65,27% pour les filles et 53,45% pour les garçons), en évolution de 11,54%. Notons également qu'une évolution croissante des taux a été enregistrée sur le plan qualitatif et quantitatif pour ces deux examens durant les années précédentes, selon les nombreuses statistiques présentées hier. Des examens dont les conditions de déroulement sont jugées «globalement satisfaisantes», assure Brahim Abassi qui précise qu'il n' y a pas de rachat ou possibilité de recours (sauf vérifications) et que la réinsertion scolaire des recalés s'effectuera selon les possibilités de filières et l'avis des conseils de classe. D'autre part, le directeur par intérim de l'Onec indique, concernant l'examen du bac, que 603 cas de fraude ont été relevés dans une trentaine de wilayas contre 5 000 cas en 2013. Des cas sur lesquels la ministre de l'Education nationale devra statuer en fin de compte. Quant aux examens ponctuant le primaire et le moyen, l'on fait état respectivement de 9 cas et de 36 cas.