La réalisation du Laboratoire national d'essais des produits industriels enregistre des retards. Une situation «anormale» selon le ministre du Commerce qui a appelé les partenaires du projet à assumer leurs responsabilités. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) «Ce n'est pas normal», déclarait hier le ministre du Commerce à propos du retard qu'accuse la réception du Laboratoire national d'essais des produits industriels (LNE), situé à la nouvelle ville de Sidi Abdallah-Rahmania et prévu renforcer le dispositif de contrôle de la conformité et de répression de la fraude. Amara Benyounès qui a effectué jeudi dernier une visite d'inspection de ce projet s'est interrogé sur le retard dans la réalisation de cette infrastructure «stratégique». Devant s'achever dès cette année, la réalisation du LNE avait été entamée depuis 2006 en termes d'études et depuis 2008 en termes de travaux mais a fait cependant l'objet de moult réévaluations de coût.» Inscrite depuis 2005 pour un montant initial de 23 millions de dinars, la phase études du projet a été réévaluée à 67 millions de dinars avec un montant effectivement consommé de 28,239 millions de dinars. Autorisée initialement pour 200 millions de dinars, la réalisation dudit projet a fait l'objet de plusieurs réévaluations et représente actuellement un coût de 884 millions de dinars dont seulement 405 millions de dinars ont été consommés. Certes achevée en matière de construction, la réalisation de ce Laboratoire traîne cependant en termes d'aménagements, enregistrant des changements et des retards. Des retards certes «classiques» pour tout chantier, relève le ministre du Commerce qui observe toutefois «un manque de coordination», voire des «problèmes» d'ordre divers entre les partenaires dans le projet que sont le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE), la société en charge des travaux de construction, d'aménagement et VRD (la Nouvelle compagnie du bâtiment) et le bureau d'études Vitruve. Des partenaires qu'Amara Benyounès ne manquera pas pourtant d'admonester, d'appeler à assumer leurs responsabilités et à œuvrer à rattraper les retards. Arguant de disponibilités financières et relevant que la réglementation en vigueur est «claire», le ministre du Commerce les «instruira» de «régler ces problèmes dans les plus brefs délais», soit dès la semaine prochaine. Il s'agit d'accélérer la réalisation du LNE, une infrastructure «capitale» pour une protection voulue meilleure et du citoyen et de l'économie nationale, et d'autant que l'Algérie «s'apprête» à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), rappelle-t-il. Ainsi, le LNE pourra, dès l'année prochaine, assurer sa vocation en termes d'application et contrôle du respect des normes ainsi que le contrôle de la conformité des produits industriels et matériaux mis sur le marché algérien (pièces autos et accessoires, matériaux de construction, matériels électriques et à gaz, jouets, textiles et cuirs, métrologie...). Conçu sous forme de modules extensibles d'analyses et d'essais, le LNE devrait être opérationnel de manière graduelle, en bénéficiant notamment de l'accompagnement et de l'expertise du laboratoire français d'essais. A terme, le LNE exercera une mission d'étude et d'évaluation du risque de sécurité sur les produits industriels, participera à l'amélioration de la performance des équipements et contribuera à la promotion de la production nationale.