Le Maroc n'a toujours pas digéré la désignation d'un envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental. Le ministre des Affaires étrangères marocain accuse Alger d'être derrière cette désignation et la qualifie d'«attitude minable». Hier, Alger n'avait toujours pas officiellement réagi. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Nouvelle escalade verbale entre Alger et Rabat. La récente désignation d'un envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental a réveillé les vieux démons. Jeudi, le ministre marocain des Affaires étrangères fustigeait Alger, évoquant son «attitude minable» dans le dossier du Sahara occidental, l'accusant directement d'être derrière la récente désignation d'un envoyé spécial de l'Union africaine. Lors d'une audition publique devant une commission parlementaire, Salaheddine Mezouar affirmait que «l'Algérie utilise tous les moyens financiers et logistiques pour contrecarrer les efforts du Maroc visant à trouver une résolution à cette question. La dernière chose a été cet envoyé spécial de l'Union africaine. Quand on voit les tentatives du régime algérien pour contrer nos efforts, nous constatons que les méthodes utilisées sont vraiment minables», concluant que «notre conflit aujourd'hui n'est pas avec le Polisario mais avec l'Algérie». Les propos du ministre marocain n'avaient jusqu'à hier suscité aucune réaction officielle. Elle avait également observé la même attitude lorsque Rabat avait vivement critiqué la décision de l'Union africaine, estimant ne se sentir «aucunement concerné par cette décision unilatérale qu'il rejette totalement». Le Maroc a fait savoir que «l'UA ne dispose d'aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier. Le processus de recherche d'une solution politique définitive est du ressort exclusif de l'ONU». Le Maroc s'était retiré de l'UA en 1984 pour protester contre la reconnaissance par l'instance panafricaine de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et ne l'a pas réintégrée depuis. Les rapports entre le Maroc et l'organisation panafricaine ne se sont depuis pas améliorés. Idem pour les relations algéro-marocaines qui connaissent des épisodes récurrents de tension.