Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) interpelle l'exécutif sur un «lourd» contentieux hérité de l'aile «illégitime» du syndicat. Il accuse le secrétaire général de cette aile, Boudjenah El Moudjahed Abdelkrim, d'avoir berné de nombreux travailleurs de l'éducation et de les avoir escroqués. Une affaire pourtant portée à la connaissance de la tutelle. Rym Nasri - Alger (Le Soir) «L'affaire remonte à 2011 lorsque Boudjenah avait proposé aux travailleurs du secteur de l'éducation l'acquisition de véhicules particuliers par voie de facilités de payement. Un engagement qu'il n'a non seulement pas honoré mais de surcroît, il avait extorqué d'importantes sommes d'argent allant de 34 à 132 millions de centimes à 328 travailleurs», expliquait le représentant des victimes, Omar Oudahmane, hier à Alger. Une arnaque facile à exécuter puisque l'argent a été versé dans le compte du SNTE et non pas au compte du concessionnaire. «Sur les 13 milliards de centimes encaissés, aujourd'hui, il ne reste que 3 milliards de centimes. Des sommes que Boudjenah continuent à manipuler», a-t-il précisé. Le représentant des victimes assure qu'après maintes recherches, il s'est avéré que «l'accusé détient un important projet de construction de logements et organise des voyages pour la Tunisie». Rappelant qu'une plainte, déposée auprès du tribunal de Sidi M'hamed (Alger), est en cours d'instruction, Omar Oudahmane estime qu'il est inconcevable de laisser un «escroc» continuer à s'autoproclamer SG du SNTE et à s'exprimer au nom du syndicat. Pourtant, enchaîne la SG du SNTE, Aïcha Bennoui, «l'article 174 des statuts de la Fonction publique est très clair. Il stipule que tout fonctionnaire poursuivi pénalement tombe nécessairement sous le coup d'une mesure conservatoire qui soumet la personne concernée à la cessation d'activité jusqu'à ce que la justice ait rendu son verdict», précise-t-elle. Directeur de CEM, Boudjenah continue, pourtant, d'exercer sa fonction. De son côté, le chargé de communication du SNTE, Mohamed Yamina, revient sur l'illégitimité de l'aile Boudjenah. «La justice a tranché dans l'affaire de la légitimité de notre aile le16 juin 2013», a-t-il souligné. Or, poursuit-il, «le ministère du Travail s'entête et outrepasse la décision de la justice». Et d'expliquer qu'il y a un mois, le ministère du Travail reconnaissait dans une correspondance adressée au ministère de l'Education, Boudjenah comme SG du SNTE. «Qui est derrière cet homme ?» s'interroge-t-il.