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LA CAPITALE NE TOURNE PLUS LE DOS À LA MER !
Alger retrouve timidement ses plages
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 08 - 2014


Reportage réalisé par Mehdi Mehenni
En contrebas d'El Kettani, de l'avenue du 1er-Novembre, ou encore plus loin vers la Pointe-Pescade, les plages retrouvent en cet août 2014, leurs baigneurs, mais ce n'est plus de la même manière, encore moins pour la même surface. Longtemps désertées, voire abandonnées à l'intégrisme comme à la débauche en tout genre, les plages du centre de l'Algérois renouent à nouveau avec leurs estivants, quoique timidement.
Bab-El-Oued. Sur le front de mer, une légère odeur d'eaux usées mêlée à la brise marine. Le vent d'est, celui dominant, et favorisant la baignade, embarque dans son sillage quelques vieux souvenirs.
Tahar, 59 ans, accoudé sur les bordures du front de mer se rappelle de ce fond bleu turquoise. Aujourd'hui, d'un gris noirci, les vagues se brisent amèrement sur des plages dont l'espace et la beauté ont beaucoup perdu.
D'un pas hésitant, une dame, la cinquantaine, engage ses trois filles, sur la descente de l'avenue du 1er-Novembre, menant à la plage dite « Rmilet Laâwad», en l'occurrence «Sablettes des Chevaux» de Kaâ Essour. Le seul accès possible passe par un terrain vague, érigé en parking réservé aux employés de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Il en existe un autre, entre le Bastion 23 et le quartier de la Marine, mais tellement difficile à emprunter qu'une vieille dame a dû recourir à l'assistance de deux jeunes hommes pour enjamber un obstacle.
La plage est magnifiquement et naturellement disposée si ce n'est cette couleur âpre d'une eau qui sent un peu mauvais et ces barrières rouillées qui divisent l'espace en deux quartiers : celui de la marine qui n'est point exploité, et celui du public qui est peu et parfois mal fréquenté. C'est par mesure de sécurité, explique-t-on. «Il faut rendre la plage au peuple», s'insurge un père de famille. Pendant ce temps, des couples à la recherche d'un moment d'intimité s'isolent du côté des rochers.
Les regards curieux ne les quittent pas un instant. Certains les agressent visuellement, d'autres ne se gênent pas pour aller s'installer à proximité d'eux, comme si tout l'espace qu'offre la plage ne suffisait pas. Sur le sable, des jeunes filles de passage profitent pour faire une halte et prendre un bain de soleil. Il n'est pas encore midi, et quelques familles commencent déjà à y élire domicile.
«Il y a quelques années, cette plage était totalement désertée par les baigneurs. Le diktat des années du terrorisme a fait que seuls les intégristes la fréquentaient la journée, et une fois la nuit tombée, c'était l'insécurité totale. C'est un bon signe que la plage retrouve les habitants et les familles du quartier, même si ce n'est plus de la même manière», optimise un natif de Bab-El-Oued.
Même ambiance... mêmes odeurs !
Un peu plus loin, vers la place El Kettani, même ambiance, mêmes odeurs. La forte démographie qu'a connue Alger durant la décennie noire a fait que les gestionnaires de la ville n'ont pas cherché d'autres solutions que de laisser libre cours au déversement des eaux usées dans la mer. Une situation qui n'a, pourtant, pas repoussé les habitants du quartier, qui n'ont pour choix que cette petite surface qui reste encore de la plage El Kettani.
Les travaux de construction d'une jetée, dans le cadre de la structuration du territoire et l'aménagement de la promenade de la Baie d'Alger, a réduit considérablement l'espace. Entassés sur un 200 m2 de plage, les baigneurs jouent des coudes pour s'arracher une place. Des parasols voilés de draps dénaturent l'espace. A l'intérieur gisent des silhouettes qui veulent passer invisibles. C'est un concept typiquement algérien. Le père de famille monte la garde devant un parasol érigé en tente, pendant que l'épouse, la belle-mère ou la sœur étouffent de chaleur et respirent mutuellement leur sueur sous une chaleur de 34°.
De temps à autre, elles ont le droit d'aller piquer une tête mais toujours sous la haute surveillance du regard suspicieux et accusateur de l'homme. Certains réflexes ont décidément la peau dure, particulièrement ceux de la décennie noire et la montée de l'intégrisme dans le pays.
La mer est couverte de hidjabs et foulards dont la couleur noire de deuil ajoute à la grisaille de l'eau dénaturée et polluée. Pourtant, le textile d'Arabie colle à la peau au contact de l'eau et les formes féminines sont encore plus démonstratives que celles des porteuses du bikini ou le maillot à deux-pièces. Sur le reste de la plage, la roche des travaux a remplacé le sable et seuls les enfants semblent en profiter pour faire des plongeons.
Les spectateurs, autant ils s'émerveillent de cette insouciance et spontanéité de la jeunesse, autant ils s'en inquiètent, car le moindre faux geste peut coûter la vie à un gosse. La mer n'étant pas suffisamment profonde pour les plongeons, toutes sortes de débris y sommeillent sur le fond gris et puant.
Un regard positif
Tout n'est pas noir. Puisque il y a au moins des maîtres-nageurs de la Protection civile, des douchettes installées sur place et surtout la sécurité. «Le reste viendra avec le temps», espère un baigneur qui ne réalise pas encore que la plage de son quartier retrouve peu à peu son monde. Mais il se trouve que comme à la plage Rmilet Laâwad de la place du 1er-Novembre, à El Kettani, quelques accès sont encore fermés.
Des passages que les autorités ont oublié de rouvrir, le réflexe de l'interdit subsistant toujours. Sur l'esplanade El Kettani, c'est un «no man's land».
Mis à part une boutique mobile de jus de fruits, et un babyfoot poussiéreux et délaissé, il n'y a point de commerces, d'animation ou d'activités. Une enseigne géante sur laquelle est indiqué «Plan stratégique d'Alger 2010-2029», indique l'objet et la nature des travaux en cours. De temps à autre, des passants lèvent la tête pour y jeter un coup d'œil. «2029... mais c'est tellement loin pour une génération qui ne connaîtra pas, peut-être, ce que furent autrefois les plages d'Alger», murmure un citoyen.
Plus bas, vers l'extrémité de la côte, plus précisément à la Pointe-Pescade, l'ambiance et la mer sont plutôt meilleures, si ce n'est ces campagnes de moralisation des militants d'un parti islamiste non agréé qui intimident les baigneurs en les poussant à nager avec des «Kamis» et «Bourka» à la place du short et maillots.


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