Elles se battent au quotidien pour améliorer leurs conditions de travail. Elles sont chaque jour sous le choc, de l'accident fatal et du risque juridique qui en découle. Elles revendiquent haut et fort leur droit d'acquérir un statut hospitalier. Elles, ce sont les sages-femmes qui sont montées au créneau et revendiquent une reconnaissance à la hauteur de leurs missions. Structurées au sein d'un syndicat national, affilié à la Fédération nationale des travailleurs de la santé sous l'égide de l'UGTA, les sagesfemmes algériennes se mobilisent pour défendre leur statut, voire procéder à son amélioration. Elles espèrent que cette fois-ci, leurs revendications ne vont pas accoucher d'une souris. C'est le souhait exprimé par la secrétaire générale par intérim du Syndicat national des sages-femmes, Mme Chetti Rachida, qui nous a fait état de la «détermination» de celles qui donnent «la vie à longueur de journée», à faire reconnaître leur «compétence» et la «revalorisation» de leur statut. Les revendications sont contenues dans une plateforme adressée à la tutelle et dans laquelle ses rédacteurs plaident la «révision du statut particulier», la «revalorisation du régime indemnitaire» et la mise en place «d'une loi sanitaire». Selon notre interlocutrice, «il est urgent de revoir les dispositions transitoires d'intégration afin de corriger une injustice commise à l'égard des sages-femmes ayant été victimes de la non-application des articles du statut abrogé portant N°91/11». «Nous proposons dans le cas échéant, l'intégration des sages-femmes ayant une ancienneté de 10 années et classées actuellement à la catégorie 11, à la catégorie 12, l'intégration directe des sages-femmes de la catégorie 11 et ayant une ancienneté de 20 ans et plus à la catégorie 13 et l'intégration des sages-femmes de la catégorie 12 ayant une ancienneté de 5 années à la catégorie 13 et réintroduire un second poste supérieur, notamment celui de la sage-femme inspectrice, qui a été supprimé dans le statut n°11/122 », a-t-elle expliqué. Au sujet du régime indemnitaire, elles revendiquent «l'attribution d'une prime de contagion», la mise en place d'une «indemnité de disponibilité permanente ou bien d'astreinte», une «prime d'indemnité spécifique aux sages-femmes qui exercent au sud du pays» et «l'instauration des primes de documentation et d‘encadrement en adéquation avec l'article 20 du décret exécutif 11/122». Sur un autre chapitre, le syndicat des sages-femmes revendique «des lois juridique claires pour les protéger dans l'exercice de leur fonction et même de les défendre en cas de complications ou d'anomalies survenues pendant ou après l'accouchement». Selon une source médicale, «les sages-femmes, en plus d'une charge de travail hors norme, souffrent d'un manque d'équipements médicaux essentiels. Elles sont chaque jour sous le choc, de l'accident fatal et du risque juridique qui en découle. Le taux de mortalité maternelle, causée généralement par les hémorragies de la délivrance, demeure élevé en Algérie». Cela dit, il est à noter que le syndicat national des sages-femmes algériennes organisera le 25 septembre prochain une conférence nationale, lors de laquelle il sera débattu des perspectives des travailleurs du secteur.