Par Kader Bakou A la fin des années 1980, il y avait eu à Alger une très sympathique invasion de films américains dont l'histoire se déroule principalement dans les campus universitaires et les héros sont des étudiants. Le cinéma en Algérie était encore florissant à l'époque. Un groupe de jeunes Algérois raffolait de ces films. Ils ont tellement vu de films de ce genre qu'ils ne se rappellent plus les titres, aujourd'hui. Les histoires elles-même se sont entremêlées dans leurs mémoires. Ils se rappellent quand même ce long métrage où un des héros était un adulte, un riche père de famille qui a fait un important don financier à une université privée, avec une seule condition : être inscrit comme étudiant à l'université. Le bonhomme se retrouve dans la même classe que son fils... Les amis algérois se rappellent un autre film parce qu'ils y ont vu chanter un certain Otis Day & The Knights. Ils ont même vu deux fois ce film dans lequel trois jeunes Américains se font voler leurs vêtements la nuit à la plage par un groupe rival et qui seront obligés de rentrer très tard à la maison «habillés» de cartons. Les amis algérois préféraient les séances «soirées» des salles de cinéma d'Alger. Grace à ces films, les amis algérois avaient appris beaucoup de choses sur l'Amérique, eux qui étaient en majorité plutôt gauchistes. Ils ont su, par exemple, que dans certaines universités des Etats-Unis, il y avait différentes fraternités où les étudiants avaient le choix d'adhérer. Ces films qui respiraient la bonne humeur étaient légers, sans être vulgaires. Les acteurs et les actrices jeunes et beaux étaient pour la plupart inconnus. Ces jeunes Algérois encore lycéens, rêvaient d'une université algérienne dans laquelle ils allaient vivre eux aussi cette «young american way of life». Ce qui les attendait, ils ne l'avaient pas imaginé même dans leurs pires cauchemars ! K. B.