Violence politique, tortures, d�tention des d�l�gu�s des mouvements citoyens, incarc�ration de journalistes, suspension de journaux, rupture de dialogue entre l'Etat et le peuple, disparus et amnistie, ont, entre autres sujets, fait l'essentiel d'une rencontre initi�e par le FFS. L'occasion : la comm�moration par ce parti du 10 D�cembre, 56e anniversaire de la d�claration universelle des droits de l'Homme. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Une date anniversaire que les organisateurs de cette journ�e comm�morative, qui eut lieu jeudi dernier � la Maison de jeunes de Bouzar�ah n'ont pas manqu� de lier au 11 D�cembre 1960. Jour que les Alg�riens marquent aujourd'hui, comme chaque ann�e depuis l'ind�pendance, en hommage � ces Alg�rois sortis cette journ�el�, en 1960, dans les rues de Belcourt crier leur droit � la libert�. Toutes les libert�s…. Libert�s aujourd'hui confisqu�es qui font dire � Ali Laskri que depuis "l'ind�pendance territoriale, le pouvoir a choisi la violence comme mode de gouvernance pour venir � bout des revendications d�mocratiques d'une population �prise de paix et de justice". Le premier secr�taire du Front des forces socialistes, qui dissertera sur les libert�s syndicales, la lev�e de l'�tat d'urgence, en veut pour preuves l'incarc�ration des citoyens, des journalistes et des d�fenseurs des droits de l'homme. Une pens�e particuli�re a �t� dite pour les d�l�gu�s des mouvements citoyens, notamment ceux du Sud. Particuli�rement � ceux de Ouargla et de Gharda�a qui ont tent� de faire entendre leur voix et qui se retrouvent en prison. C'est le cas du Dr Kamal Eddine Fekhar, secr�taire de la f�d�ration FFS de Gharda�a, ou de Termoun Abdesslam, porte-parole par int�rim du mouvement du Sud pour la justice. "Le pouvoir utilise la force pour imposer sa logique, et venir � bout des mouvements de protestation citoyenne… La situation des droits de l'homme est dramatique dans ce pays", dira le secr�taire national aux droits de l'homme du parti de A�t Ahmed, qui souligne que sur le plan th�orique, l'Alg�rie a ratifi� toutes les conventions relatives � ce sujet. Pour lui, il est imp�ratif que le mouvement associatif, les hommes et les partis politiques s'unissent pour "imposer le respect" de ces droits. L'occasion pour lui de rappeler le cas des disparus. "Un dossier qui n�cessite une prise en charge urgente" et sans lequel il n'y pas "de r�conciliation, ni d'amnistie". Une d�marche (amnistie) qui "vise � absoudre les criminels" et que d�nonce le premier secr�taire du FFS qui s'insurge aussi contre la d�marche du pouvoir en mati�re des droits de l'homme : "Quand Ouyahia dit que l'Alg�rie dispose d'un kit d�mocratique complet, le chef du gouvernement oublie de dire que ce sont des institutions alibi qui n'ont aucun ancrage citoyen." Il en vient � dire que la r�conciliation que pr�ne le pouvoir devrait d'abord �tre entre le peuple et l'Etat. Pour Ali Laskri, il est ind�niable qu'en l"absence de droits fondamentaux du citoyen, le r�f�rendum ne sera qu'une autre supercherie. Salah Eddine Sidhoum, quant � lui, n'abordera la question des droits de l'homme qu'apr�s avoir fait une r�trospective de ces deux derni�res d�cennies. Flash-back qui l'am�nera � parler d'octobre 88, qu'il qualifie de grossi�re manipulation, et du "coup d'Etat" de janvier 1991. L'orateur tr�s acerbe, estime que la "l�chet� de l'�lite" qui a sacrifi� ses principes pour "l'alimentaire" est en partie responsable de ce qui se passe dans ce pays. Il estime qu'il est imp�ratif que tous les intervenants politiques fassent "leur autocritique et leur mea-culpa, parce qu'ils ont permis au putschistes d'asseoir leur pouvoir". Apr�s avoir rappel� qu'en 1992, il �tait de ceux qui pr�conisaient la solution politique, il se dit contre "cette r�conciliation et cette amnistie, qui veulent enjamber la v�rit� et la justice". Pour le Dr Sidhoum qui a longuement parl� de violence politique en faisant le parall�le avec le Chili, il est urgent de mettre en place une commission "v�rit� et justice ou v�rit� et r�conciliation" s'il veut trancher d�finitivement la question. De tous les intervenants Me Mustapha Bouchachi a �t� celui qui a �t� dans le vif du sujet sans avoir � faire de constat ou � revenir sur le pass�. Pour lui, il est vital que ce genre de journ�e comm�morative sert � inculquer la culture des droits de l'homme � tous les citoyens. Il en est convaincu : "La dictature utilise l'ignorance des gens pour isoler les d�fenseurs des droits de l'homme." L'avocat, membre de la ligue de Ali Yahia Abdennour, n'a pas manqu� de souligner que les droits de l'homme ne sont pas une culture occidentale, mais une culture humanitaire". Pour expliquer ce concept il puisera ces arguments dans la Constitution de notre pays qui consacre nos droits aux libert�s. Apr�s avoir indiqu� que pour ces 50 derni�res ann�es, l'Alg�rie est class� 2e apr�s la Bosnie en mati�re de disparitions, et qu'en 1978 The Observer l'a consacr�e championne du monde dans les violations des droits de l'homme. Le conf�rencier cl�t le sujet en pr�cisant qu'il ne pourrait y avoir de droits de l'homme sans r�gime d�mocratique et sans l'ind�pendance de la justice.