La question du Mufti de la République commence à prendre la forme d'une académie religieuse et scientifique dotée d'un porte-parole. Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui s'exprimait hier, à Alger, à l'occasion de la Journée nationale du Moudjahid, a donné des précisions sur ce que sera le futur Mufti de la République. «Il ne faut pas imaginer que le Mufti de la République sera une personne très âgée avec une grande barbe blanche, se tenant sur un minbar et lançant des prêches à tout-va. Ce temps là est révolu, et le Mufti de la République algérienne peut être une personne jeune et moderne», a-t-il souligné. Le ministre affirme ainsi son penchant pour une académie collégiale où siègeront des religieux et scientifiques à l'exemple de médecins, astronomes et sociologues. Il s'agit donc d'une institution et Mohamed Aïssa voit plus le futur Mufti de la République dans un rôle de porte-parole. «C'est notre conception du projet pour le moment, après il revient à la présidence de donner le titre qu'il convient, à savoir porte-parole de l'académie ou Mufti de la République», précise-t-il. Le ministre réaffirme la liberté du culte Sur un autre chapitre, le ministre a rappelé que la liberté du culte est consacrée par la Constitution et que la croyance religieuse reste une affaire personnelle. Par contre, Mohamed Aïssa, a averti contre les campagnes d'évangélisation qui ciblent l'Algérie depuis le déclenchement du printemps arabe. «Pour faire face à ces campagnes, nous avons la mosquée comme premier et principal rempart. Le plus grand travail doit se faire par les imams », ajoute-t-il. Toujours sur la même lancée, Mohamed Aïssa souhaite que la mosquée puisse aussi servir à raviver à chaque fois le souvenir des martyrs et des moujahidine de la guerre de Libération nationale. C'est dans ce sens que le ministre a choisi cette journée pour commémorer les évènements du 20 août 1955.