Pour des milliers d'enfants, les colonies de vacances restent le seul moyen de profiter de quelques jours de repos et d'évasion. Deux à trois semaines pour rompre avec la monotonie du quotidien et se changer les idées au contact d'autres enfants, en bord de mer. Baignades, jeux, concours, soirées animées... les centres de vacances ont un goût de paradis. Organisées par des associations ou par les œuvres sociales des entreprises, les colonies de vacances drainent chaque année des fournées entières de gosses en mal de détente. En bouclant leurs cabas, ces bambins échappent ainsi à la fournaise et à la morosité de leurs cités. Romaïssa, 11 ans Cette petite fille a eu la chance de profiter d'une session de 15 jours en juin dernier, à la veille du Ramadhan, au Chenoua (après Tipasa). Romaïssa (11 ans) est revenue de ce centre de vacances avec des étoiles scintillant dans les yeux. Elle témoigne de ces journées- bonheur. «Logés dans des chalets non loin de la plage, nous quittons nos couches dès 7h du matin. Après le salut des couleurs, nous prenons notre petit-déjeuner puis place au rangement de notre dortoir, activité baptisée «La belle maison». Nous prenons cette tâche très à cœur parce qu'un prix est décerné à la fin du séjour au dortoir le plus propre et le mieux rangé. Vers 10h, nous descendons à la plage, encadrés par nos monitrices et moniteurs. Au programme : baignades, jeux sur le sable, concours de natation, tournoi de foot pour les garçons, beach-ball... Midi, retour au chalet, douche puis déjeuner. Le repas est toujours suivi d'une sieste. Après le goûter, les enfants sont scindés en deux groupes. Pendant qu'une bande effectue une balade, les autres mettent au point l'animation de la soirée : sketch, chansons, chorégraphie de danse... Le dîner se déroule dans la bonne humeur et nous nous retrouvons tous ensuite pour le spectacle. Il y a aussi plein de concours comme Miss colonie de vacances, meilleur château de sable, meilleur nageur... Le dernier jour une ‘hafla' est organisée. Nos parents y sont conviés. Des cadeaux sont remis aux lauréats des concours. J'ai passé des vacances inoubliables et j'ai vraiment hâte d'y retourner l'année prochaine. » Mohamed, 47 ans «J'ai deux garçons que j'inscris chaque année pour une session de colonie de vacances à Boumerdès. N'ayant pas les moyens de les emmener en vacances, cette parenthèse leur permet de profiter des plaisirs de la plage et de changer d'air. J'ai noté que l'organisation était correcte : les repas sont équilibrés, les activités diversifiées et les animateurs au top. Les enfants ont bénéficié d'un trousseau complet à leur arrivée : short, paire de baskets, tee-shirt, casquette, jogging et trousse de toilette complète. Ainsi tous les enfants, y compris ceux issus de famille démunies, sont sur un pied d'égalité. Chaque weekend, nous sommes autorisés à sortir nos enfants pour la journée. Nous nous retrouvons entre familles pour un pique-nique ou une journée à la plage. Une fête est prévue à la fin de la session avec spectacle, collation et cadeau. Les colonies de vacances permettent vraiment aux enfants de se retrouver avec des mômes de leur âge et de partager des moments de complicité et de convivialité loin de leur environnement habituel. En tout cas mes enfants reviennent complètement épanouis de ces sessions estivales.» Amina, 34 ans Imaginez un enfant du Sud qui passe ses vacances d'été dans un camp de loisirs en bord de mer ! Bonheur assuré comme nous l'affirme Amina : «Cette année, j'ai réussi à inscrire mes deux neveux résidant à Tamanrasset, dans une colonie de vacances à Tipasa. Découvrir les plaisirs de la mer a été pour eux un émerveillement total. La présence du père Noël les bras chargés d'une montagne de cadeaux n'aurait pas provoqué autant de joie chez eux. Ils vont certainement avoir beaucoup de choses à raconter à leurs camarades dès leur retour !» Comme Pierre Perret, les enfants ayant profité d'un séjour dans l'une de ces structures auront certainement envie de chanter «Les jolies colonies de vacances, merci papa, merci maman. Tous les ans je voudrais que ça recommence. You kaïdi aïdi aïda».