Des marchés de gré à gré simple, portant sur la réalisation d'autoroutes et l'aménagement d'oueds, ont été obtenus par des opérateurs nationaux dont les statuts juridiques publics, privés ou mixtes) ne sont pas tous définis. La réalisation de la 4e rocade, reliant Khemis Miliana à Bordj-Bou-Arréridj, est enfin lancée. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le gouvernement maintient le recours aux marchés publics de gré à gré simple pour la réalisation d'infrastructures de base et de projets de développement socioéconomique. Qualifiée d'exceptionnelle par la réglementation en vigueur, dans la mesure où elle n'est prévue notamment que dans le cadre d'une urgence impérieuse et réelle ou au regard de la nécessité de prioriser l'outil national, la passation en gré à gré simple est toutefois de plus en plus facilitée. Ainsi, la majorité, voire l'ensemble des administrations et établissements publics préfèrent négocier directement avec des entreprises de droit algérien pour la réalisation de tels projets, sans opter pour les autres modes de passation de contrats qui sont basés sur la consultation et l'appel à concurrence et qui posent certaines contraintes en termes de délais et de procédures réglementaires. A charge cependant que le montant des projets soit déterminant pour la contraction de marché en gré à gré simple, au-delà des autres dispositions prévues par le code des marchés publics. Ce faisant, l'aval du Conseil des ministres est nécessaire pour avaliser cette procédure. Un aval que le Conseil des ministres, tenu avant-hier, a justement accordé dans le cadre de la réalisation de projets notamment infrastructurels. En effet, des marchés de gré à gré simple ont été avalisés dans les secteurs des travaux publics et des Ressources en eau. Il s'agit de contrats portant sur la réalisation d'autoroutes et de l'aménagement d'oueds, des projets d'envergure moyenne et qui ont, semblet- il, justifié le recours à ce mode de passation. Ainsi, la réalisation de huit pénétrantes qui relieront l'autoroute Est-Ouest principalement à des ports ou villes de l'intérieur, à l'est et à l'ouest du pays a été confiée à des opérateurs essentiellement nationaux. Il s'agit du développement de pénétrantes qui relieront l'autoroute Est- Ouest aux villes de Guelma sur 26 km, Mostaganem (66 km), Skikda (31 km), Mascara (43 km) et Batna (20 km), ainsi que les ports de Ténès (22 km en première tranche), Ghazaouet (13 km en première tranche) et Oran (8 km en première tranche). Quatre-vingt-dix pour cent de ces marchés ont été obtenus par des entreprises algériennes notamment publiques, notamment dans le cadre de groupements avec des opérateurs étrangers, mais aussi impliquant des opérateurs de taille moyenne, indique-t-on au département des travaux publics. Toutefois, les statuts juridiques des attributaires des marchés ne sont pas tous définis. En effet, le communiqué du Conseil des ministres ne précise pas si les entreprises retenues sont du secteur public ou privé national ou sont des groupements mixtes. Néanmoins, l'identité d'un opérateur est déjà connue. Il s'agit d'une filiale travaux publics du groupe public Cosider qui a obtenu la réalisation de la pénétrante reliant l'autoroute Est- Ouest à Mostaganem sur 66 km. En outre, le marché de réalisation d'un stade couvert de 50 000 places à Sétif a été également octroyé au même groupe, apprend-on par ailleurs. Et cela même si les modalités financières ainsi que la nature de la participation de cet opérateur national dans les groupements mobilisés restent à déterminer. Il est également à relever que les contrats avalisés ne concernent que des tranches préliminaires des infrastructures autoroutières prévues. Notons également que même si des opérateurs étrangers sont agréés, notamment des constructeurs chinois et portugais retenus pour la réalisation des pénétrantes reliant l'autoroute Est-Ouest à Mascara et à Ténès, au regard de la complexité technique de ces deux infrastructures, leur participation sera cependant soumise au choix d'un chef de file de droit algérien. Un autre marché en gré à gré, négocié directement entre l'administration publique et un opérateur de droit algérien, a été avalisé par le Conseil des ministres. il s'agit de la réalisation d'un premier segment autoroutier de 67 km entre Khemis Miliana (Aïn Defla) et Berrouaghia (Médéa). Un segment autoroutier qui fait partie d'une nouvelle rocade allant directement de Khemis Miliana à Bordj-Bou-Arreridj et traversant, sur un tracé direct de 260 kilomètres, cinq wilayas du pays (Aïn Defla, Médéa, Bouira, M'sila et Bordj-Bou-Arréridj). Ce faisant, le projet de la quatrième rocade sud d'Alger, envisagé depuis presqu'une décade et quasiment mis en stand-by, est ainsi relancé. Ce qui devrait permettre de contribuer à fluidifier le trafic des régions centre et sud du pays et renforcer le maillage autoroutier. D'autre part, le Conseil des ministres a également avalisé un marché en gré à gré simple dans le secteur des ressources en eau. Il s'agit de l'aménagement des oueds Boumerzoug et Rhummel, à Constantine et sur un tracé de plus de 11 kilomètres. Ce qui, indique le communiqué de la présidence, contribuera au développement d'espaces de détente et de loisirs au niveau de la ville de Constantine et participera aussi à sa protection contre les inondations. D'un coût global estimé à 15 milliards de dinars, ce projet a été confié à un groupement constitué d'une société sud-coréenne et d'une entreprise publique algérienne dont l'identité n'a pas été explicitée. Un projet dont la réalisation avait fait l'objet il y a un mois d'une visite d'inspection du Premier ministre.