Le gouvernement lance un grand plan d'urgence pour réhabiliter Alger, une capitale qui a atteint, ces dernières années, un état de dégradation inquiétant. Sur tous les plans. En 2014, Alger offre ce contraste désolant d'une métropole de plus de 5 millions d'habitants avec des infrastructures des plus sommaires. Une ville qui offre l'un des cadres de vie les moins attractifs de la planète ! Kamel Amarni - Alger (Le Soir) L'incivisme s'y ajoutant, Alger offre une triste image non seulement pour les étrangers comme le regrettera le Premier ministre, mais surtout pour ses propres habitants. «L'image que renvoie Alger en 2014 n'est pas celle dont rêvent les Algériens», constatera Abdelmalek Sellal dans son allocution d'ouverture de la réunion spéciale pour la capitale, un Conseil interministériel qui avait regroupé, jeudi dernier au siège de la wilaya d'Alger, la moitié du gouvernement, le directeur général de la Sûreté nationale, le patron de la Gendarmerie nationale, le wali, le président de l'APW, les walis délégués, les présidents d'APC et les parlementaires. «Alger a connu un grand développement, ces dernières années, mais les infrastructures ne suivent pas. Nous ne pouvons plus continuer comme cela. Il faut maîtriser la situation à Alger», dira encore Sellal. «Pourtant, ce n'est pas un problème d'argent. Nous avons même consacré beaucoup d'argent», tranche encore le chef de l'exécutif. Beaucoup d'argent et de nombreux autres plans «spéciaux» comme celui lancé par Chérif Rahmani du temps du Gouvernorat du Grand-Alger ou alors sous l'ancien wali, Mohamed Addou. Avec comme résultat, une capitale qui ferme tout et complètement la nuit et qui n'a pas grand-chose à ouvrir le jour ! «Même nos cimetières sont mal entretenus !» regrettera encore le Premier ministre avant d'ajouter : «S'il y a lieu de revoir l'organisation administrative, eh bien on le fera.» C'est d'ailleurs l'une «des mesures d'urgence et non exhaustives» retenues au cours de cette réunion extraordinaire. Selon le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, la réunion de jeudi dernier a retenu un plan global et des mesures d'urgence qui rentreront en application dès demain dimanche. Principalement, détaillera-t-il, «il y a lieu d'achever toutes les opérations de relogement avant le 31 décembre 2014». Il est également question de mettre sur pied une entreprise à vocation économique, chargée de «l'opération d'embellissement et du blanchissement de la ville d'Alger» et d'une autre structure chargée, elle, de la «réhabilitation du vieux bâti». Tandis qu'une troisième entreprise sera, enfin, créée pour l'entretien des cimetières. Autre mesure d'une extrême importance, la réhabilitation de la police communale. «Elle sera mise sous l'autorité du président de l'APC. Le texte de loi régissant ce nouveau corp est déjà prêt au niveau du ministère de l'Intérieur. Le wali d'Alger a été, par ailleurs chargé de présider «un groupe de travail dont la mission consiste à rouvrir tous les locaux commerciaux fermés au niveau des grandes artères de la capitale». Et, comme annoncé par Sellal, la matinée, il est également question de revoir l'organisation administrative globale de la capitale et un groupe de travail a été mis en place pour cela. Tayeb Bélaïz, qui insitera longuement sur le caractère «urgent et non exhaustif» de ce plan qui verra d'autres mesures s'y adjoindre à l'avenir, annoncera par ailleurs que cette réunion «spéciale» pour Alger sera renouvelée au profit de l'ensemble des autres wilayas. Il était vraiment temps !