Alors que les membres du dialogue 5+5 et ceux du groupe Med7 se penchaient, mercredi, à Madrid sur les solutions à apporter à la crise libyenne, de nouveaux affrontements à Benghazi ont fait 9 morts parmi les soldats et une dizaine de blessés. Des affrontements qui ajoutent à la complexité d'une situation déjà fortement délétère et qui inciteraient à quelques diligentes initiatives en faveur d'un retour à la stabilité. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Au moins neuf soldats ont été tués et une dizaine d'autres ont été blessés dans des affrontements à Benghazi, alors que s'ouvrait dans la capitale espagnole, Madrid, la conférence ministérielle des pays membres du dialogue 5+5, élargie aux pays du groupe Med7 et les pays limitrophes de la Libye. Selon un officier de la force spéciale de l'armée libyenne, les soldats ont été tués pendant qu'ils tentaient de repousser une attaque armée visant la prise de l'aéroport de Pnina. L'attaque en question serait l'œuvre «du Conseil de la choura», une milice armée qui sévit aux alentours de Benghazi. La situation s'est également subitement dégradée à Tripoli où un ex-député, islamiste libyen, a été tué mardi dans des combats entre la milice qu'il commandait et une milice rivale. Le député, Mohamed Al-Kilani, membre du Parlement libyen sortant, est mort alors qu'il commandait, aux côtés des milices Fajr Libya, les combats dans la région d'Ouerchefana. D'autres sources ont affirmé que l'ex-député a été tué avec deux de ses compagnons dans une embuscade, alors qu'ils revenaient de Tripoli. Les milices Fedjr Libya contrôlent Tripoli depuis fin août. Cette milice, islamiste radicale, conteste la légitimité du nouveau Parlement et le gouvernement d'Abdallah Al-Theni. Ces miliciens ont pris le contrôle des institutions de l'Etat dans la capitale et ont convoqué en août le Parlement sortant, le Congrès général national (CGN), dont le mandat a théoriquement expiré avec l'élection du nouveau Parlement. Cette Assemblée ressuscitée a confié au pro-islamiste Omar al-Hassi le soin de former un gouvernement parallèle qui n'a pas été reconnu par la communauté internationale mais qui complique davantage la situation politique en Libye. La situation en Libye redevient donc des plus préoccupantes au moment où la communauté internationale peine à se mettre d'accord sur une feuille de route à même de faire revenir la stabilité dans le pays qui a du mal à se relever depuis la chute du régime de Maâmmar El-Gueddafi. Quelle réponse à la crise ? Si la France affiche une disposition à user de la canonnière en Libye, comme elle l'a fait au Mali, la communauté internationale hésite encore à se résoudre à une telle option. En attendant l'assemblée générale des Nations unies qui devra se pencher sur le cas libyen, la situation chez nos voisins de l'est est scrutée à Madrid où se tient la conférence ministérielle des membres du dialogue 5+5, du groupe Med7 et des pays limitrophes de la Libye. A l'ouverture de la conférence, dont les travaux se sont poursuivis à huis clos, le ministre libyen des Affaires étrangères a mis en garde contre les dangers que présente l'aggravation de la situation en Libye. Les participants à la conférence ont conscience de cela et devront donc adopter une série de recommandations allant, pour l'essentiel, dans le sens de favoriser un dialogue national entre tous les Libyens. La conférence a été une occasion pour le rappel de la position de l'Algérie par rapport à la crise libyenne. Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a rappelé que la position de l'Algérie s'appuie sur «une solution pacifique et négociée», à travers «un dialogue national global et inclusif regroupant toutes les parties en conflit ainsi que celles qui croient en une Libye unie, unifiée, stable et démocratique».