Par Kader Bakou Malgré son nom, l'Aïd n'est plus une fête, depuis longtemps. Une vraie fête ne se résume pas à un rituel de «sacrifice», une tradition qui dure tout au plus une heure. Une fête, c'est une ambiance, une atmosphère de gaieté et de joie partout. Les parcs d'attractions devraient devenir un pôle d'attraction le jour de l'aïd. Pourquoi il n'y a plus de matchs de foot, de concerts de musique ou de salons de livres ouverts les jours de l'Aïd ? Pourtant, il fut un temps que seuls les plus de trente ans ont connu... Durant ces folles années du rock, succédant au twist et précédant la vague disco, les stades de football attiraient un maximum de monde le jour de l'Aïd. D'ailleurs «l'excès de confiseries» (ou de viande) par les joueurs étaient parfois invoqué pour expliquer des contre-performances «historiques» comme le 3 à 0 infligé par le RC Kouba au Mouloudia d'Alger, au stade du 5-Juillet un certain Aïd des années 1970. En ces temps-là, le jour de l'Aïd, la soixantaine de salles de cinéma d'Alger affichaient toutes complet et pour les trois séances quotidiennes (1re et 2e matinée et soirée à partir de 21h). Beaucoup d'Algérois se rappellent que c'est durant le jour de l'Aïd qu'il ont vu un film au cinéma sur grand écran pour la première fois. Ces enfants ou adolescents à l'époque sont allés au «cilima» voir un film grâce à l'argent que les adultes avaient coutume de donner aux petits le jour de l'Aïd, jour de joie et de gaieté partout à travers le pays. C'était bien avant la vague d'autarcie et d'austérité culturelles et intellectuelles qui a métamorphosé les gens en zombies ou en moutons «bêlant» et «broutant» à qui mieux-mieux. K. B.